En 2022, une hausse des ventes de l'habillement de 3,9 pour cent en "trompe-l'oeil"

En 2022, le secteur de l'habillement a connu une hausse de son chiffre d'affaires de 3,9 pourcent en France par rapport à 2021 mais "n'a pas retrouvé son niveau de 2019", a déclaré jeudi Gildas Minvielle, directeur de l'observatoire économique de l'Institut Français de la Mode (IFM).

L'année passée, les Français ont dépensé 26,2 milliards d'euros en habillement (hors accessoires), soit moins qu'en 2019 (27,8 milliards), selon l'IFM qui s'appuie sur plusieurs enquêtes menées auprès d'un panel d'une centaine de distributeurs et de marques et de 1.200 consommateurs. Ce bilan est "en trompe-l'oeil" car il est comparé à 2021, année au cours de laquelle le secteur de l'habillement s'est trouvé en difficulté, a averti M. Minvielle lors d'une conférence de presse.

En raison de l'épidémie de Covid-19, les magasins français ont dû garder porte close une bonne partie de 2020 et de 2021, et en 2022, l'inflation "a pesé sur la consommation", a-t-il rappelé. En moyenne, les prix dans l'habillement ont augmenté de 6 pourcent sur l'année, selon les marques et distributeurs interrogés, qui prévoient une nouvelle hausse de 5 pourcent en 2023.

"Ça peut paraître peu par rapport à l'énergie ou l'alimentation mais en réalité, c'est beaucoup pour le secteur", a analysé M. Minvielle. Entre 2013 et 2019, les prix avaient augmenté de 9 pourcent sur l'ensemble de la période. En 2022, le marché de la chaussure a également dégringolé de 5,4 pourcent par rapport à 2019.

En revanche, Gildas Minvielle a noté un "réveil de la mode masculine" (+11,3 pourcent par rapport à 2021). Les enseignes sondées supposent qu'étant "un marché de besoin", il est "moins impacté par les aléas" et est porté par "une volonté de rééquipement" après deux ans de Covid-19. Par ailleurs, "le magasin retrouve des couleurs" avec une hausse du chiffre d'affaires de 13,9 pourcent par rapport à 2021, tandis que la vente en ligne a reculé de 12,7 pourcent pour l'habillement et les textiles (mais reste à +13 pourcent par rapport à 2019).

Le marché de la seconde main (vêtements, chaussures et maroquinerie) s'est lui "imposé" et a représenté 6 milliards d'euros en France l'année dernière, selon M. Minvielle, contre "un milliard seulement en 2018". En 2023, le directeur de l'observatoire estime que la consommation ne devrait pas augmenter et s'établir entre une stagnation et une baisse de 3 pourcent.