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Inditex voit bondir ses bénéfices malgré la guerre en Ukraine

By AFP

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Natalia Vodiánova pour Zara, collaboration Narciso Rodriguez.Crédit : Zara

Madrid - Le géant espagnol du vêtement Inditex, propriétaire de la marque Zara, a engrangé des profits records au premier semestre, malgré l'envolée de l'inflation et la fermeture de ses boutiques en Russie, décidée en raison de la guerre en Ukraine.

Sur ce semestre décalé, qui s'est achevé le 31 juillet, le leader mondial de l'habillement bon marché a dégagé 1,79 milliard d'euros de bénéfice net, soit un bond de 41 pour cent par rapport au chiffre du premier semestre 2021 (1,27 milliard).

Ce chiffre, conforme aux attentes des analystes interrogés par le fournisseur d'informations financières Factset (1,77 milliard), constitue un "maximum historique" pour un premier semestre, a précisé le groupe dans un communiqué.

Selon le directeur général d'Inditex Oscar García Maceiras, qui a remplacé au printemps le directeur historique du groupe Pablo Isla, il s'explique par un "modèle économique fonctionnant à plein régime". Sur les six premiers mois de l'année, les ventes du géant du prêt-à-porter ont atteint 14,8 milliards d'euros, soit une hausse de 24,5 pour cent sur un an. Son résultat opérationnel (Ebitda) s'est lui hissé à 4 milliards, soit 30 pour cent de plus qu'en 2021.

Cette dynamique survient dans un contexte pourtant compliqué lié à l'envolée de l'inflation, qui a accru les coûts de fabrication et de transport du groupe textile, et à l'impact de la guerre en Ukraine sur le groupe. Inditex, propriétaire de huit marques, dont Zara, Bershka et Massimo Dutti, a suspendu début mars son activité dans ses 502 magasins en Russie, l'un de ses principaux marchés après l'Espagne. Ces magasins restent actuellement fermés.

Suite à cette décision, le groupe textile a effectué au premier trimestre une provision de 216 millions d'euros, censée compenser l'ensemble du manque à gagner liée à ces fermetures pour cette année. Sans ces éléments exceptionnels, les résultats du premier semestre auraient été "encore supérieurs", souligne auprès de l'AFP Alfred Vernis, professeur de stratégie à l'école de commerce Esade. A la Bourse de Madrid, le cours d'Inditex s'affichait en forte hausse (+4,92 pour cent) à 09H30 GMT, dans un marché en très légère hausse (+0,60 pour cent).

Marta Ortega "renforcée"

Selon Inditex, l'arrêt des ventes en Russie - où la société réalisait 10 pour cent de son chiffre d'affaires - a été compensé par de bons résultats en Europe et par la hausse des ventes sur internet, qui a accéléré ces derniers mois. "Ces résultats confortent la stratégie du groupe", qui "a choisi "voilà cinq ou six ans de développer son propre site" de vente en ligne, au lieu de passer par des plateformes extérieures "comme Amazon", estime Alfred Vernis.

Le groupe textile, leader de l'habillement bon marché devant le suédois H&M et le japonais Fast Retailing (Uniqlo), prévoit que les ventes en ligne atteignent "30 pour cent des ventes totales" en 2024. Il se dit par ailleurs optimiste sur ses "opportunités de croissance" tous types de vente confondus au cours des prochains mois, malgré les "possibles tensions sur les chaînes d'approvisionnement" qui l'ont conduit à accroître ses stocks.

Inditex bénéficie "d'une tendance mondiale" qui pousse les consommateurs à privilégier les "grandes marques" ayant une forte visibilité, au détriment des "marques petites ou moyennes", juge M. Vernis. Pour ce spécialiste d'Inditex, il est probable, au vu de cette situation et des chiffres du premier semestre, que le groupe termine l'année 2022 sur des résultats "record", malgré la dégradation de la situation macroéconomique mondiale.

Une bonne nouvelle pour sa présidente Marta Ortega, fille du multimilliardaire et fondateur d'Inditex Amancio Ortega, qui a pris les rênes de l'entreprise début avril. "Elle va se retrouver renforcée", estime-t-il. Marta Ortega, 38 ans, était pressentie depuis plusieurs années pour succéder à son père, mais ce n'est qu'à l'automne que sa nomination a été officialisée, dans le cadre d'une réorganisation orchestrée par Amancio Ortega en personne. Cette nomination avait alors inquiété les milieux d'affaires et entraîné une chute du cours de l'entreprise, encore inférieur de plus de 20 pour cent aujourd'hui à celui d'il y a un an. (AFP)

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