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La fin du Topless : un retour à la pudeur?

By Herve Dewintre

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Les marques de swimwear – que ce soit de Bikini, de monokini, de trikini mais aussi, même s’ils sont plus controversés, de burkini - tireront sans aucun doute plusieurs enseignements de l’enquête réalisée par l’Ifop. Cette étude dont les résultats ont été publiés ce lundi, a été réalisé par questionnaire auto-administré en ligne du 6 au 9 juin dernier auprès d’un échantillon représentatif (selon la méthode des quotas) dans les pays suivants : l’Italie, l’Espagne, la France, les Pays Bas, le Royaume-Uni, les Etats-Unis et le Canada. Le but de cette enquête était de faire le point sur l’évolution des comportements des françaises en matière de nudité sur les plages en été en les comparant aux pratiques observées dans les principaux pays d'Europe et d'Amérique du Nord.

Le principal enseignement de cette étude est le suivant : le monokini perdrait du terrain auprès des jeunes générations. Ou pour le dire autrement, la pratique des seins nus, qui était jugé à partir des années 60 comme un symbole d’émancipation des femmes et de leurs corps, est désormais en perte de vitesse. Anecdote insignifiante à propos d’une tendance mineure (et par vocation éphémère) ou signal irrécusable d’un un nouveau regard sur le corps féminin ? Les conclusions de l’étude sont partagées.

Dans le détail, l’étude révèle que la pratique du topless est davantage le propre de femmes mûres : plus du tiers des 50-69 ans ont déjà expérimenté le topless et le quart d’entre elles (23 pour cent) découvre régulièrement sa poitrine à la plage. A l’opposé, seules 6 pour cent des jeunes de moins de 35 ans se mettent régulièrement seins nus au bord de la mer. L’étude fait la remarque suivante: “les nouvelles générations pourtant baignées dans des environnements où la nudité est accessible en quelques clics, sont sans doute moins à l’aise à l’idée de se découvrir en public ». La pratique du topless est également plus répandu chez les Françaises ayant un niveau social et culturel supérieur à la moyenne: les femmes bénéficiant d’un capital social et culturel important semblent plus à même d’être seins nus en public. Le niveau de diplôme est aussi déterminant : alors que les diplômées du 2ème cycle sont 35 pour cent à pratiquer le topless, elles sont seulement 24 pour cent chez les peu ou non-diplômées.

Crainte de ne pas correspondre aux canons de beauté en vigueur

Pour François Kraus, directeur du pôle Politique et Actualité à l’Ifop, le fait que les françaises ont désormais moins tendance à se dévoiler est non pas le fruit d’une introspection personnelle mais le résultat de la toute puissance désormais accordée au regard de la société sur son propre corps. « Dans un contexte plus que jamais marqué par le culte de l'apparence et le déferlement d'images de corps parfaits, la crainte de ne pas répondre aux canons de beauté en vogue constitue sans doute un frein important pour toutes celles qui ont intériorisé l'idée qu'il fallait un corps ‘irréprochable’ pour se permettre de le montrer en public ». La crainte des effets nocifs du bronzage sont également pour quelque chose dans cette évolution :« En effet, par rapport à des années 80 où le teint hâlé et le bronzage monoï étaient à l'honneur, le souci de se protéger du soleil ne favorise pas le dévoilement des corps ».

« En perdant une partie de leur caractère subversif tout en s’attirant des discours de mise en garde d’ordre médical, les ‘dépoitraillements’ publics sur les plages en été apparaissent donc de moins en moins comme un symbole d’émancipation féminine et de plus en plus comme une technique de bronzage à risque » conclut le directeur du pôle Politique et Actualité de l’Ifop. Peut-on parler pour autant d’un retour à la pudeur? « Pas forcement”, indique l’étude. qui met en avant le fin que les résultats ne montrent pas forcément la même tendance en ce qui concerne l'exposition de son corps dans l'intimité. Une nouvelle somme toute rassurante qui stimulera surement l’imagination des designers de marques de lingerie.

Crédit photo: Monokini Peggy Moffitt, ifop, dr

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