Le « Black Friday » a-t-il encore raison d’être ?
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Je suis fatiguée du Black Friday. Depuis la semaine dernière, je suis quotidiennement inondée de newsletters promotionnelles. En nettoyant ma boîte de réception, je me suis demandée si, à l'heure de la crise climatique, alors que l’UE vise une économie circulaire d'ici 2050 et promulgue de nouvelles lois pour renforcer la durabilité, une fête des bonnes affaires qui encourage la consommation est encore pertinente.
Quelle est la pertinence du Black Friday ?
Les décideurs politiques, les marques et les organisations appellent de plus en plus à une consommation plus consciente et réduite. La plateforme néerlandaise de durabilité Milieu Centraal a publié un guide pratique pour acheter moins de vêtements neufs et réduire l'impact de la mode rapide. En France, la Fédération nationale de l'habillement « exprime son indignation face aux pratiques promotionnelles agressives des grands magasins en pleine saison. » Des marques comme Le Slip Français « redirige[nt] les revenus du Black Friday vers des associations caritatives, transformant l'achat en acte solidaire », comme l’explique le média spécialisé dans la seconde main CMCM. De son côté, l’enseigne Veja a lancé le « Repair Friday » les 29 et 30 novembre, une opération visant à encourager la réparation de pièces déjà achetées et portées.
La semaine dernière, à l'approche du Black Friday et ce n'est pas un hasard, Netflix a diffusé le documentaire « Achetez maintenant ! La Conspiration du Shopping » sur les inconvénients de la consommation de masse.
Nous voulons que les consommateurs achètent des vêtements auprès de fournisseurs et de marques qui les inspirent, dont ils apprécient l’offre et dans lesquels ils se reconnaissent en matière de valeurs telles que la durabilité, le respect de l'environnement et la transparence. Ils devraient investir dans des vêtements de haute qualité, produits de manière responsable, ainsi que dans la mode d'occasion, afin de se constituer une garde-robe durable et pérenne, chérie et entretenue.
Se pose alors la question du rôle que doivent jouer les entreprises de mode et les professionnels du marketing. Leurs campagnes publicitaires et promotionnelles contribuent-elles à sensibiliser et à promouvoir le changement dans la transition vers un avenir plus durable ? Quel message souhaitent-ils véhiculer et quel comportement encouragent-ils ?
Heureusement, on observe que des formes de boycott au Black Friday gagnent du terrain chaque année. Il existe des initiatives récurrentes telles que le « Green Friday » de Dille & Kamille, le détaillant néerlandais d'articles pour la maison qui ferme ses boutiques et son site e-commerce pendant une journée en signe de protestation « verte ».
Un appel à l'action
Le Black Friday apparaît comme un vestige d'une époque dominée par le consumérisme. Mais les temps changent. Nous nous dirigeons maintenant vers un système circulaire où la préservation des ressources et de notre planète est primordiale. Nous – consommateurs, entreprises de mode et experts en marketing – avons la possibilité et la responsabilité de nous engager dans cette voie.
Cet article a initialement été publié sur FashionUnited.nl. Il a été traduit et édité en français par Aéris Fontaine.