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Les rumeurs de mariage entre Kering et Richemont font saliver le marché

By Herve Dewintre

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Quand Astrid Wendlandt parle, le marché écoute. C’est en tout cas l’enseignement que l’on peut tirer des réactions de la bourse suite à la publication de l’enquête réalisée par l’ancienne directrice de la rubrique luxe de l’agence Reuters à Paris, sur sa plateforme d’informations Miss Tweed ce week-end. La journaliste-écrivaine y décrit les coulisses du rapprochement avorté – avorté pour l’instant - entre deux titans : la Compagnie financière Richemont, propriétaire entre autres de Cartier, et le groupe Kering, qui possède notamment Gucci et Saint Laurent.

Sur le papier, ce mariage est effectivement très convaincant. Richemont se recommande par son aptitude à exalter les qualités des grandes maisons de joaillerie et des manufactures horlogères de prestige tandis que Kering se signale davantage par son art de faire flamboyer les maisons de mode vénérables en les mettant de nouveau au premier plan de la tendance. Ce rapprochement aurait ainsi pu donner naissance à une symbiose de savoir-faire tout en créant une nouvelle entité capable de concurrencer LVMH désormais loin devant ses concurrents depuis le rachat spectaculaire de Tiffany & Co. Car, ainsi que le fait remarquer la journaliste, la taille compte.

Rivaliser avec LVMH pour la première place du marché mondial du luxe

Ce mariage de raison, voulu par Kering, ne s’est pas fait, affirme Astrid Wendlandt car les conditions n’étaient pas réunies : sans entrer dans les détails techniques, disons simplement que ce rapprochement défavoriserait le fondateur de Richemont, Monsieur Johann Rupert, qui perdrait de facto son pouvoir de décision dans une dilution des actions : le magnat sud-africain ne possède en effet que 10 pour cent du capital de Richemont, des actions de type « B » - mais elles lui confèrent 51 pour cent des droits de vote. L’opération lui ferait perdre mécaniquement ce contrôle, ce qu’il ne souhaite pas, d’après les déclarations d’un banquier d’affaires cité par Miss Tweed.

Le marché a immédiatement réagi à la publication de l’article qui confirme que le rapprochement des deux groupes, s’il ne s’est pas fait, est néanmoins envisagé très sérieusement, au plus haut niveau. La simple évocation de l’éventuelle naissance de ce futur géant, qui afficherait alors 120 milliards de dollars de valorisation boursière (toujours derrière les 280 milliards que pèse LVMH néanmoins) a fait gagner 4,1 pour cent vers 10H30 GMT à l’action Richemont à la bourse de Zurich, tandis qu'à Paris, Kering perdait 1,63 pour cent. Dans une note publiée lundi, UBS estime qu'un rapprochement entre les deux groupes serait rationnel d'un point de vue stratégique et que le nouvel ensemble serait de taille à rivaliser avec LVMH pour la première place du marché mondial du luxe. De quoi enfin convaincre Johann Rupert ?

Crédit photos : Cartier, Gucci

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