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Mode enfantine: Kidiliz placé en redressement judiciaire

By AFP

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Paris - Une situation "financièrement insupportable": le groupe français spécialisé dans la mode enfantine Kidiliz, propriétaire de Z ou Catimini et déjà fragile avant la crise du Covid, a été placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Paris, a annoncé jeudi son PDG Patrick Puy.

D'une entreprise en difficulté à l'autre... Patrick Puy, qui vient de piloter le sauvetage partiel de La Halle, s'est cette fois porté au chevet de Kidiliz, l'ex-groupe Zannier, qui compte dix marques de mode enfantine: Absorba, Beckaro, Catimini, Chipie, DIM, G-Star Raw, Kenzo Kids, Paul Smith Junior, 3 pommes, Z.

Arrivé à la tête du groupe cet été, celui qui est dans le même temps président du groupe Vivarte (Caroll, Minelli) y a trouvé une "situation financièrement insupportable". Kidiliz, qui compte 2.600 salariés dont 1.600 en France, a selon lui été "géré de façon un peu sous-optimale jusqu'à sa cession" en 2018 au groupe chinois Semir, qui malgré son statut de numéro 2 mondial du secteur n'a depuis "pas fait grand chose pour en améliorer le fonctionnement". "La Covid est arrivé par dessus ça et a engendré des résultats à prévoir catastrophiques, puisque le chiffre d'affaires va passer cette année à quelque chose comme 260 millions d'euros", a-t-il expliqué, contre près de 400 millions un an plus tôt.

"La restructuration apparaissait finalement assez facile sur le papier, mais nécessitait que l'actionnaire finance une trentaine de millions d'euros, en fonction de quoi aurait été accordé un prêt garanti par l'Etat d'une cinquantaine de millions d'euros", a-t-il exposé. "Mais l'actionnaire n'a pas voulu mettre ces 30 millions d'euros, de sorte que le plan de restructuration ne peut être financé".

"Raisons d'espérer"

Malgré tout, "il y a des raisons d'espérer" parce que Kidiliz détient "une vraie position de leader et pourra séduire d'autres acteurs, avec de très belles marques", et "beaucoup de gens s'intéressent à nous, avec une appétence assez rare dans le monde du retail", a encore estimé Patrick Puy, qui précise en outre que l'endettement de l'entreprise reste peu élevé.

En termes de calendrier, le dirigeant s'attend à une date limite de dépôts d'offre vers la mi-octobre pour une décision du tribunal "fin octobre ou début novembre au plus tard".

Selon lui, les emplois les plus à risques en France sont les 600 emplois chez Z, qui "a manifestement des difficultés à susciter de l'intérêt" auprès d'éventuels repreneurs. En revanche, Patrick Puy a relevé "une évidente appétence pour l'ensemble du groupe, hors Z".

Le cas de Kidiliz témoigne une fois de plus de la difficulté pour des entreprises déjà fragiles à surmonter le trou d'air causé par l'épidémie de coronavirus, y compris sur des segments porteurs comme la mode pour enfant, plutôt dynamique depuis la sortie du confinement, ou le bio, avec le placement en redressement judiciaire de Bio C'Bon annoncé jeudi par l'entreprise.

Si Auchan aussi a annoncé mercredi la suppression de près de 1.500 postes (contre 377 créés), les distributeurs textiles, fragilisés par la baisse drastique de la consommation de vêtements et de chaussures neufs depuis plus d'une décennie, font partie des entreprises qui ont payé le plus lourd tribut social à l'épidémie de coronavirus.

En France, le chausseur André a été repris au prix d'une sévère cure d'amaigrissement (licenciement de 188 salariés, maintien de 221 emplois), comme l'enseigne de chaussures et de vêtements La Halle (60 pour cent des 5.500 emplois sauvés), ou les enseignes de prêt-à-porter Camaïeu (2.659 emplois sauvés sur 3.100) et Naf Naf (75 pour cent des 1.170 emplois sauvés).(AFP)

Credit: Kidiliz Group

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