Nike rassure Wall Street sur la Chine, l'action s'envole

Le groupe américain d'articles de sports Nike a préservé ses gros bénéfices et ses ventes intacts au premier trimestre en dépit des craintes sur l'économie chinoise, un de ses relais de croissance, et du renchérissement du dollar.

"L'année fiscale 2016 a très bien démarré", s'est réjoui jeudi le directeur général Mark Parker, qui devrait prendre la tête du conseil d'administration en 2016 lors du départ prévu du magnat Philip Knight, cofondateur de l'équipementier sportif.

Le bénéfice net trimestriel de 1,18 milliard de dollars, en hausse de 22,56 pour cent sur un an, a enchanté les marchés, d'autant qu'il se traduit par un bénéfice par action ajusté de 1,34 dollar, quand les analystes escomptaient en moyenne 1,19 dollar. A Wall Street, le titre Nike bondissait de 8,20 pour cent à 124,20 dollars dans les échanges électroniques suivant la clôture de la séance.

Observateurs et marchés saluaient particulièrement la progression plus forte qu'attendu du chiffre d'affaires au vu du contexte de ralentissement de l'économie chinoise et de renchérissement du dollar, deux facteurs négatifs pour une multinationale écoulant ses produits même dans les pays les plus reculés. C'est peu que de dire que les investisseurs s'attendaient au pire après un été marqué par de fortes turbulences sur les places financières du monde au sujet de la santé de la croissance chinoise. Or la Chine représente 10 pour cent des ventes de Nike et le groupe y investit fortement.

Caterpillar était venu cimenter ce pessimisme un peu plus tôt jeudi en annonçant la suppression de 10.000 emplois et la fermeture d'une vingtaine de sites, invoquant la détérioration de la conjoncture dans les économies émergentes comme la Chine. Nike n'a pas laissé longtemps place au doute. Ses revenus trimestriels ont augmenté de 5,13 pour cent à 8,41 milliards de dollars sur un an, contre 8,22 milliards espérés en moyenne, avec une croissance de 30 pour cent en Chine. L'équipementier, qui développe des collections dites "lifestyle" visant à séduire les femmes et les personnes pratiquant peu le sport, s'est même payé le luxe d'augmenter ses prix. Conséquence, sa marge opérationnelle s'est améliorée de 0,9 pour cent à 47,5 pour cent.

Non seulement la marque à la célèbre virgule (The Swoosh) semble surnager mais elle se montre aussi optimiste pour les prochains mois. Le chausseur des stars du sport a enregistré une hausse de 9 pour cent sur un an des commandes de chaussures et de vêtements devant être livrées entre septembre 2015 et janvier 2016. A taux de changes constants, la hausse est de 17 pour cent, relève Nike. Ces commandes sont un indicateur pour les recettes à venir de la marque et traduisent surtout la future demande pour les produits Nike.

Garder sa couronne

Avec ces bons chiffres, le groupe de l'Oregon (nord-ouest) envoie un message à ses rivaux, qui veulent lui contester sa domination du marché américain, dont il détient 60 pour cent de parts de marchés, selon les analystes. Under Armour a annoncé mi-septembre vouloir doubler ses revenus sur les trois prochaines années.

Pour ce faire, la marque a étoffé son réservoir d'ambassadeurs, en recrutant le golfeur Jordan Spieth, le basketteur Stephen Curry, la star du football américain Tom Brady et sa femme, le top modèle Gisele Bundchen, le tennisman Andy Murray et la danseuse étoile américaine Misty Copeland. Adidas est aussi à l'attaque. La marque aux célèbres trois bandes a sorti un chèque de 200 millions de dollars pour s'attacher les services de la star montante du basketball James Harden. Elle a aussi séduit Aaron Rodgers, le meilleur joueur du championnat de football américain de la saison dernière, et est devenu un des partenaires exclusifs du championnat américain de hockey sur glace (NHL).

Nike n'est pas en reste et compte bien garder sa couronne, avec son offensive dans le football et des partenariats renforcés avec les stars du basket-ball (Michael Jordan, Lebron James, Kobe Bryant). L'équipementier a aussi signé en juin un contrat de huit ans pour devenir le fournisseur officiel de la Ligue nationale de basket-ball américaine (NBA) à compter de la saison 2017-2018. (AFP)