Prada: bénéfice net en hausse de 11 pourcent au 1S, après 4 ans de baisse

Le groupe de luxe italien Prada a vu son bénéfice net progresser au premier semestre, mettant fin à quatre ans de baisse, grâce à sa nouvelle stratégie visant à séduire des clients plus jeunes, en particulier via le numérique. Son patron, Patrizio Bertelli, a salué "une nouvelle phase de développement" dans lequel "le groupe Prada pourra exprimer son potentiel".

Sur les six premiers mois de l'année, le bénéfice net de la maison, qui compte aussi les marques Miu Miu, Car Shoe et Church's, a progressé de 11 pourcent, à 106 millions d'euros.

Son chiffre d'affaires est aussi reparti à la hausse, augmentant de 3 pourcent, à 1,5 milliard d'euros, et même de 9 pourcent à taux de change constants. "Cette première partie de l'année se termine avec des résultats très satisfaisants pour tout le groupe Prada: une croissance des revenus transversale aux marques, produits et marchés, une progression des marges, tout en ayant continué à investir dans la qualité et l'innovation des produits, la visibilité de la marque et l'évolution numérique", a souligné M. Bertelli.

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Avec son épouse, la créatrice Miuccia Prada, il a transformé la petite entreprise milanaise de maroquinerie fondée en 1913 par le grand-père de Miuccia, en un géant du luxe. La maison est ainsi le premier groupe de luxe italien en termes de chiffres d'affaires. Mais depuis quelques années, ses ventes et profits sont en berne.

En 2017, son bénéfice net a ainsi baissé de 10,5 pourcent, à 249 millions d'euros, tandis que son chiffre d'affaires diminuait de 3,6 pourcent, à 3,1 milliards.

Le groupe, coté à la Bourse de Hong Kong, a pris diverses mesures afin d'inverser la tendance, phénomène qui s'est finalement concrétisé à partir de la fin 2017.

Parmi les mesures engagées: la rénovation de son réseau de distribution, l'accent mis sur le marketing et le numérique, avec la volonté de développer ses ventes en ligne.

Nouveaux produits

Le groupe a aussi rafraîchi sa ligne de produits en en lançant de nouveaux. Des analystes de Euromonitor International soulignaient récemment que la marque était restée trop dépendante de ses célèbres sacs à main très chers, sans avoir développé une offre de parfums, cosmétiques, bijoux ou foulards, comme l'ont fait Hermès ou Chanel.

Selon des experts du secteur, elle a aussi sous-estimé l'importance des chaussures, en particulier des baskets, et l'importance d'une gamme de vêtements plus décontractés.

Lors de ses derniers défilés à Milan, la griffe a justement répondu à cette demande, offrant en juin un festival de couleurs, avec des shorts hommes très courts et très près du corps, à arborer avec des chaussettes montantes sportives et des tennis.

L'objectif est bien sûr de toucher une clientèle plus jeune. Miuccia Prada évoquait ainsi un vestiaire créé pour des "jeunes hommes sexy". La cible est essentielle. Selon KPMG, en 2025, les industries du luxe réaliseront 45 pourcent de leur chiffre d'affaires auprès des 18-35 ans.

Géographiquement, la hausse des revenus de Prada sur le semestre a été portée par l'Asie Pacifique, où les ventes ont progressé de 7 pourcent (14 pourcent à taux de changes constants). Bon résultat en Europe également (+5 pourcent).

Prada commence en outre à penser à la succession familiale. M. Bertelli a indiqué début juin que son fils aîné Lorenzo, âgé de 30 ans et devenu en septembre le chef de la communication numérique, pourrait un jour diriger Prada s'il le souhaite.

Il a néanmoins précisé qu'en dépit de ses 72 ans, il ne voyait pas de raison de prendre sa retraite dans l'immédiat. Son épouse est elle âgée de 69 ans.Patrizio Bertelli a également exclu que la famille puisse vendre sa participation de 80 pourcent dans le groupe.

Les mastodontes français Kering et LVMH ont racheté ces 20 dernières années plusieurs grandes marques du luxe italien, à l'image de Gucci ou Fendi. (AFP)

Photo: collection M. Porter x Prada © M. Porter x Prada