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Rare débrayage dans les ateliers Vuitton pour des hausses de salaires

By AFP

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Une partie des petites mains des ateliers de maroquinerie Louis Vuitton (groupe LVMH) ont débrayé pendant une heure mercredi matin pour réclamer une hausse des salaires "digne", a-t-on appris de sources syndicales.

L'ensemble des syndicats (FO, CFDT, CFTC et CGT) avaient appelé les salariés à se rassembler de 7h30 à 8h30 devant les unités de production françaises, à la veille d'une dernière séance de négociation annuelle sur les salaires. Selon FO et la CFDT, 30 pour cent des salariés se sont notamment mobilisés à Issoudun et Condé (Indre), plus de 50 pour cent à Asnières (Hauts-de-Seine) et 25 pour cent à 50 pour cent dans les ateliers situés en Ardèche et dans la Drôme.

LVMH, maison-mère de Louis Vuitton, contactée par l'AFP, n'a pas souhaité faire de commentaires. Selon Jean-Marc Damelincourt (FO), la dernière grève chez Vuitton remonte à quinze ans, lors des négociations accompagnant la baisse de la durée légale à 35H. "Appeler au débrayage chez Vuitton, c'est difficile, les gens ont peur d'être mal vus mais aujourd'hui une bonne partie des salariés se sont mobilisés pour montrer leur mécontentement", se réjouit le représentant FO. "Louis Vuitton a enregistré une fois de plus une année 2016 qualifiée d'exceptionnelle et nous sommes fiers d'avoir contribué à ce résultat (...) nous voulons une rémunération digne de notre engagement et du standing de notre société", revendique l'intersyndicale dans un tract.

Les résultats de Vuitton ne sont pas publics, mais en tant que marque-phare de LVMH, la maison contribue de manière significative aux performances du groupe de Bernard Arnault, qui a terminé 2016 sur des ventes record de 37 milliards d'euros. D'après FO et la CFDT, la direction propose 30 euros brut d'augmentation pour tous et des hausses individuelles de 10 ou 20 euros pour 80 pour cent des personnels (35 euros pour 10 pour cent des salariés). L'intersyndicale réclame une réévaluation générale de 55 euros et une hausse de 2,5 pour cent des salaires.

Les employés de production, embauchés au Smic, "plafonnent avec des salaires moyens" après 35 ans d'ancienneté, "usés" par les cadences, expliquent les deux syndicats. Si dans l'entreprise, la participation et l'intéressement sont importants (l'équivalent de trois mois de salaires, selon les syndicats), ces sommes, en général bloquées pendant plusieurs années, "ne sont pas du salaire" et aléatoires, arguent les organisations.

Louis Vuitton compte 18 ateliers de maroquinerie, dont 12 en France. La maison emploie 4.500 personnes dont 2.000 dans les ateliers français, selon les syndicats. (AFP)

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