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Richemont: bénéfice net annuel en hausse de 67 pour cent grâce à la fusion des plates-formes Net-à-Porter et Yoox

By AFP

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Le groupe suisse Richemont, le numéro deux mondial du luxe, se prépare à des mois difficiles pour son activité horlogère après avoir vu la situation se détériorer en Europe suite aux attentats de Paris en novembre dernier.

Le groupe propriétaire des marques de montres Piaget et IWC devait déjà composer avec un environnement très difficile à Hong Kong, le plus gros marché d'exportation des horlogers suisses, alors que les touristes chinois, qui venaient habituellement y faire leurs emplettes, ont déserté l'ancienne colonie britannique depuis la "Révolution des parapluies".

Mais l'Europe, où les ventes ont progressé de 10 pour cent sur l'ensemble de l'exercice, avait apporté un filet de sécurité, les achats touristiques se rapportant sur les grandes capitales et destinations privilégiées des voyageurs, avant que le sentiment ne change à partir de novembre, a expliqué le groupe dans le communiqué accompagnant ses résultats annuels. "Richemont a enregistré, au cours de l'exercice écoulé, une croissance à deux chiffres de ses ventes au premier semestre, suivie par un recul dans la seconde partie de l'année", a retracé son président, le Sud-africain Johann Rupert, cité dans le communiqué, ajoutant que les risques géopolitiques avaient affecté le comportement des clients. Et le nouvel exercice fiscal 2016/2017, qui débute en avril, a commencé sur une note peu encourageante, les ventes s'inscrivant déjà en recul de 15% à taux de change constant sur le mois écoulé. "A court terme, nous n'attendons aucune amélioration de l'environnement opérationnel", a reconnu M. Rupert.

Dans ce contexte, le groupe entend surveiller ses coûts, sous pression en Suisse face à la force de la devise helvétique, après avoir déjà procédé à la suppression de 500 postes l'an passé, qui se sont finalement traduits par une centaine de licenciements après négociations avec Unia, un des principaux syndicat en Suisse. Ce resserrage était "nécessaire", a fait valoir Richard Lepeu, son directeur général, lors d'une conférence téléphonique, estimant qu'il fallait maintenir "un niveau de production en ligne avec les ventes de montres".

Fusion de Net-a-Porter avec Yoox

Richemont, qui rivalise avec le français LVMH, le numéro un du secteur, n'en a pas moins publié un bénéfice annuel en hausse de 67% à 2,2 milliards d'euros, dopé notamment par la fusion de sa plateforme de ventes en ligne Net-à-Porter avec l'italien Yoox.

L'opération, réalisée en octobre, s'est traduite par un gain exceptionnel de 639 millions d'euros. Sur cet exercice 2015/2016 décalé (clos au 31 mars), son chiffre d'affaires s'est quant à lui étoffé de 6 pour cent à 11 milliards d'euros, mais a reculé de 1 pour cent en monnaies locales. A 11H15 GMT, le titre cède 3,41 pour cent à 59,50 francs suisses alors que le SMI, l'indice des valeurs phares de la Bourse suisse, gagne 0,92 pour cent.

"La rentabilité était clairement en dessous des attentes", a commenté Andreas von Arx, analyste chez Baader Helvea, dans une note. Le résultat opérationnel a chuté de 23 pour cent, à 2 milliards d'euros, alors que les analystes interrogés par l'agence suisse AWP l'attendaient à 2,2 milliards, sous l'effet notamment de charges de restructuration de 67 millions pour ses sites de production en Suisse.

La plupart des analystes se sont en revanche montré plus cléments sur les ventes, globalement en ligne avec les attentes, le consensus établi par AWP se situant en moyenne à 11,1 milliards. En Asie-Pacifique, qui contribue à 36 pour cent des recettes, les ventes ont chuté de 13 pour cent à taux de change constant, sous le poids de Hong-Kong et de Macau, bien que la Chine continentale ait renoué avec une croissance soutenue. Au Japon, qui est comptabilisé séparément, elles ont en revanche bondi de 20 pour cent grâce à la faiblesse du yen qui a poussé le touristes chinois à venir découvrir l'archipel, bien que cette dynamique se soit effilochée sur le seconde moitié de l'exercice.

Dans un commentaire boursier, Thomas Chauvet, analyste chez Citigroup, s'est toutefois interrogé quant à savoir si la croissance en Chine pouvait être le signe d'un possible "rapatriement de la demande touristique". (AFP)

Photo: Chloe facebook

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