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De la Régence à nos jours, 300 ans de mode aux Arts décoratifs

By AFP

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Culture

D'un justaucorps masculin de l'époque Régence à une robe en sweat-shirt de la marque branchée Vetements en passant par le tailleur Bar de Dior, le Musée des Arts décoratifs à Paris propose une grande rétrospective sur l'évolution de la silhouette en trois siècles de mode.

Trois cents modèles de mode masculine, féminine et enfantine sont présentés de façon chronologique à partir de jeudi et jusqu'au 14 août dans l'exposition "Fashion Forward", pour célébrer les trente ans du musée des Arts de la mode au sein des Arts décoratifs.

Les vêtements sont tous issus des archives du musée, qui comptent au total 150.000 pièces, et s'accompagnent de tapisseries, papiers peints et boiseries provenant également des collections de l'établissement. "C'était le moment de faire cette frise chronologique que tous nos visiteurs nous demandent depuis des années", explique à l'AFP Pamela Golbin, conservatrice générale mode et textile. "L'idée était de donner les temps forts des évolutions de la silhouette pour permettre un décryptage de la mode contemporaine".

La première salle ramène le visiteur à la période de la Régence, au 18e siècle, avec des justaucorps masculins en daim rebrodé de fil d'argent, ou en drap de laine.

Du panier à la crinoline

A l'époque de Louis XV, la pièce maîtresse est l'habit à la française. "Au 18e siècle, l'homme se pomponne et séduit la femme par ses vêtements", souligne Pamela Golbin. Une série de gilets de soie retrace l'évolution de cette pièce au cours du siècle.

A la Cour de Louis XVI règne la robe à la française, avec ses paniers et corps à baleine, qui font une taille fine et des hanches exagérées. A l'époque Empire les tailles remontent, la femme a plus de liberté et se débarrasse des paniers: "mais beaucoup ont froid et meurent de pneumonie. Elles doivent payer cher pour cette liberté!", commente Pamela Golbin.

La robe Empire à manches ballons évolue à l'époque romantique (1815-1840): la taille descend, les manches prennent de l'ampleur, la jupe prend du volume: place aux crinolines, sur lesquelles on empile les jupons. "La femme prenait un place importante. L'homme disparaît, il est tout de noir vêtu, et laisse sa femme devenir le trophée de la famille", explique la commissaire de l'exposition.

Première 'it girl'

Le volume de la robe bascule peu à peu vers l'arrière: c'est la robe à tournure, ou "faux-cul". Charles Frederick Worth, considéré comme le pionnier de la haute couture, est le premier à signer ses robes, lançant ainsi la première griffe.

La finesse de la taille est à nouveau de mise, comme le montre une jaquette en velours entièrement rebrodée de perles de jais, attribuée à la maison Jacques Doucet. Elle appartenait à Cléo de Mérode: "intronisée plus belle femme du monde par le magazine L'Illustration en 1896, c'était la +it girl+ de l'époque", selon Pamela Golbin.

Un ensemble de 25 robes du soir évoque toutes les techniques de la couture parisienne et ses grands noms des années 1920-30: Chanel, Vionnet, Paul Poiret, Lanvin, Schiaparelli, Jean Patou... Dans la nef centrale du musée, place aux années 1940-2016. Avec le fameux tailleur Bar de Dior, qui lance le New Look en 1947 et une esthétique reprise dans les années 50.

La bombe Courrèges

Yves Saint Laurent chez Dior change ensuite complètement la silhouette: ce n'est plus la taille qui est à l'ordre du jour mais il annonce l'après-Dior, Courrèges. Ce dernier, qui sort de la maison Balenciaga, lance une bombe en 1965 en dévoilant les genoux avec les mini-robes, et en introduisant le pantalon jusque-là banni de la garde-robe féminine.

A noter dans les années 1970, la robe pour homme de Jacques Esterel qui signe une collection unisexe. Suivent les années 1980 et leurs flamboyants créateurs Mugler, Montana et Gaultier, les années 90 et le minimalisme de Helmut Lang...

Plus récente, une robe en sweat shirt à capuche de la marque Vetement s'affranchit des frontières masculin-féminin. Figurant sur l'affiche de l'exposition, une robe rouge Comme des Garçons de 2015 revisite le volume de la robe à la française avec un tablier croisé sur le devant, attirant l'attention sur les hanches, tels les habits de Cour du 18ème. (AFP)

Photos: Jean Tholance, Les Arts Décoratifs, Paris, collection UFAC


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