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La mode en dentelle de Cristóbal Balenciaga

By Herve Dewintre

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Culture

Le vernissage aura lieu le 17 avril mais d’ores et déjà, les premiers indices distillés par le service de communication de la cité internationale de la dentelle et de la mode de Calais laisse présager tout ce que l’exposition consacrée à Cristóbal Balenciaga aura de remarquable et d’unique en son genre. Signe qui ne trompe pas, l’événement, sous le haut patronage de Hubert de Givenchy, a fait l’objet d’une demande de label d’exposition d’intérêt national et l’a obtenu.

L’exposition, coproduite par la cité de la dentelle et la fondation Cristóbal Balenciaga (avec l’aide du musée des Arts Décoratifs de Paris, du Palais Galliera, du musée de la mode de la Ville de Paris et de la Maison Lesage), offre un vaste panorama de la création du couturier espagnol né il y a 120 ans à Getaria au pays basque, et permet de dresser l’histoire de Balenziaga et la dentelle grâce à la présence de près de 75 tenues haute couture mais aussi d’ accessoires (chapeaux, gants, souliers), de photographies et de croquis d’atelier. L’exposition rappelle aussi le nom des fabricants de dentelle tels Marescot, Dognin, Brivet, et permet de redécouvrir des matériaux oubliés comme la dentelle de laine ou des techniques singulières comme les « créponnées ».

« Si les expositions consacrées à Cristóbal Balenciaga sont nombreuses, celle-ci est la première qui traite de la dentelle dans l’œuvre du couturier basque » explique Catherine Join-Diéterie, commissaire de l’exposition. Réunissant des vêtements de haute couture, c’est-à-dire faits aux mensurations des clientes, cette exposition propose trois niveaux de lecture : le premier est en relation avec l’histoire sociale, le second avec la mode et le dernier avec les techniques de création tant de la dentelle que de la maison de couture ». Aux créations parisiennes, s’ajoutent de nombreuses tenues faites dans ses maisons de couture en Espagne, à Saint-Sébastien, Madrid et Barcelone, et jamais exposées en France. En effet le couturier avait pour habitude de choisir dans sa production parisienne des toiles que réalisaient ensuite ses trois maisons. A Calais, la Cité de la dentelle et de la mode a acquis certaines de ces pièces ( fait rare pour un musée français).

A la decouverte des usages sociaux de l’après guerre

Née à la Renaissance en Italie ainsi que dans les Flandres, la dentelle s’est répandue rapidement dans toute l’Europe au cours des XVIe et XVIIe siècles. Après s’être mécanisée puis démocratisée au XIXe siècle, la dentelle et le tulle connaissent un grand succès après la Seconde Guerre mondiale auprès des grands couturiers et tout particulièrement de Balenciaga. L’un des grands intérêts de l’exposition consiste à mettre en perspective une époque où les exigences sociales scandent la vie des classes fortunées mais commencent néanmoins à se brouiller. Ainsi, chaque heure du jour, chaque événement précis, a son type de dentelle. Elle est discrète sur un tailleur du matin, s’offre une place de choix à partir de la fin de l’apres midi, puis pour la tenue de cocktail (on découvrira dans l’exposition un ensemble superbe de sept robes de cocktail de couleurs, qui rappellent le goût du couturier pour des étoffes colorées), et enfin devient spectaculaire le soir, que ce soit sur les tenues à transformation, les robes mi-longues et longues, sur les vestes et boléros du soir, et bien évidemment sur les robes de gala.

L’exposition rappelle également à quel point, avant la révolution des années 1960, la production de Balenciaga est d’une grande modernité. « Il offre dès 1957 à sa clientèle internationale des modèles traduits aussi en dentelle comme les robes sac et baby doll, qui répondent à ce nouveau besoin : paraître jeune, rappelle Catherine Join-Diéterle
. Couturier européen, anglais par sa formation de tailleur puis français grâce à sa parfaite connaissance de la haute couture parisienne, Balenciaga est un couturier ouvert à toutes les modes du monde. Il a assimilé l’essence de chaque mode qu’elle soit européenne ou « exotique », contemporaine ou ancienne sans oublier les portraits anciens. Ici, deux sources sont mises en valeur, l’espagnole et la française. Transcendant ces influences, il crée des vêtements modernes et néanmoins classiques qui les rendent encore portables aujourd’hui ».

Balenciaga
Maison Lesage
musée dela mode de la Ville de Paris
MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS
Palais Galliera