« Unexpected Pucci » révèle le génie artistique du créateur florentin
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Au delà de la mode, Emilio Pucci était un passionné d’art et d’architecture d’intérieure. Pour honorer ses talents, la Maison florentine a publié un livre retraçant l’histoire du créateur dans ces domaines, Unexpected Pucci, aux éditions Rizzoli New York. Dirigé par Laudomia Pucci, Vice-présidente et Directrice de l’Image de la Maison, cet ouvrage présente ses multiples projets de design contant l’histoire de ses tapis, de ses porcelaines et d’autres collaborations artistiques depuis les années 1960. Une façon de raviver l’héritage de la marque italienne et de partager ses richesses créatives avec la jeune génération.
Pucci vit encore de belles heures. Le groupe LVMH est devenu actionnaire majoritaire de la marque en 2002 avec un accord de 38 millions d’euros. Le géant du luxe a conclu l'année 2018 sur un chiffre d'affaires de 46 826 millions d'euros, soit 10 pour cent de plus que l'année précédente et son bénéfice a augmenté de 18 pour cent à 6 354 millions d’euros. Il n’est donc pas question, suite aux rumeurs et d’après les récentes déclarations de Sydney Toledano, Président du groupe LVMH à FashionNetwork, que le conglomérat revende la marque. D’ailleurs, en février dernier, Emilio Pucci faisait appel à Giorgio Presca, un consultant externe ayant travaillé pendant vingt-cinq ans dans différentes entreprises telles que Geox, Diesel ou Gloden Goose Deluxe, afin de donner un nouveau souffle à Emilio Pucci.
Le lancement d’Unexpected Pucci fait donc partie de cette stratégie commerciale avec en tête le partage d’un univers artistique multidimensionnel avec une nouvelle génération de consommateurs.
Tapis, porcelaine et autres oeuvres d’art
Dans cet ouvrage, plusieurs chapitres sont dédiés aux différents objets du créateurs italien. Les tapis sont redécouverts dans les archives de la Maison. Dévoilés en 1970 pour la première fois au musée des Arts Décoratifs de Buenos Aires (Argentine), ils ont été réédités sur des estampes iconiques de Pucci (Ovali, Occhi, Giardino, Lamborghini, Menelik et Hawaii) conservées au Palazzo Pucci.
Le chapitre dédié à la porcelaine relate l’histoire des chefs-d’œuvre réalisés en collaboration avec la maison Rosenthal, sur lesquels les imprimés emblématiques de Pucci comme le Pebble ornent des services à café et à thé, des vases et des assiettes. Le chapitre final de l’ouvrage met en lumière les collaborations et les partenariats que la Maison Pucci a noués avec les plus grandes marques de décoration d’intérieur.
En binôme avec la maison Bisazza, Emilio Pucci a transformé les imprimés en panneaux décoratifs destinés aux intérieurs et aux piscines. La Maison a aussi conçu des assises au design unique, entre autres illustrées par la collection « Poolside », créée avec Piero Lissoni. Avec la maison Kartell, la Maison florentine a lancé en 2014 la chaise iconique « Madame », imaginée par le designer français, Philippe Starck.
Au sein du Palazzo Pucci et pour célébrer la publication du livre, les éléments mentionnés dans le livre sont exposés dans un labyrinthe inspiré par l’imprimé graphique Torre. On y retrouve la porcelaine, les tapis et quelques œuvres d’art jamais exposées auparavant, inspirées par Emilio Pucci lui-même.
La gaieté, un des éléments les plus importants qu’il ait apporté à la mode.
Emilio Pucci débutait sa carrière de créateur avec des vêtements de ski. « Avant la mode, mon père aimait danser, nager, voyager et skier », raconte sa fille Laudomia Pucci. Il avait prêté une tenue de ski qu’il avait conçu pour lui même à une femme qui l’a ensuite photographiée pour un magazine de mode. Depuis, plusieurs commandes de pantalons de ski strech, de parkas et de pulls ont été réalisées, puis il créait sa première collection de vêtements de villégiature en 1949. Fort d’un succès rapide, il ouvrait quelques années plus tard son premier magasin dans le Palazzo Pucci à Florence.
Dans les années 60, il comptait parmi sa clientèle des femmes illustres telles que Lauren Bacall, Gina Lollobrigida, Jackie Kennedy, Ann-Margret et Elizabeth Taylor. La plupart de ses modèles, composés de tissu en jersey de soie, résistants aux plis et au toucher sensuel se déclinaient dans des tons vifs pour l’époque comme le fuchsia, le géranium, le turquoise et le jaune.
CE patrimoine aux mille facettes est donc raconté pour la première fois dans un livre photographique de manière organique et originale avec la contribution de Suzy Menkes, Angelo Flaccavento, Piero Lissoni et Laudomia Pucci.
Cet article a été modifié : la maison Emilio Pucci n'a pas été rachetée par LVMH en 2002, le groupe en était alors actionnaire majoritaire.
Photo: Emilio Pucci Facebook