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BonneGueule témoigne sur la crise

By Odile Mopin

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Après une première vague de témoignages d’acteurs de la filière sur la crise, le R3ILAB a réitéré l’expérience. Le réseau pour l’innovation textile a demandé à Geoffrey Bruyère, co-fondateur de BonneGueule, son ressenti sur cette crise.

La marque masculine, connue pour ses bonnes pratiques est basée sur la notion de « sens » : la slow fashion y est à l’honneur, avec de beaux basiques intemporels de grande qualité, des tissus sourcés dans les pays de savoir-faire, et non pas dans les zones à bas coût. Le principe de BonneGueule, c’est également une distribution en direct et sans intermédiaire, et des budgets pub réduits au minimum. C’est pourquoi, peut-être, elle s’est déjà, en quelque sorte préparée aux défis de « l’après ».

« En tant que citoyens, explique Geoffrey Bruyère, notre priorité a d'abord été la protection de nos collaborateurs, de nos fournisseurs, de leurs proches, et à travers eux de la société qui compte des personnes vulnérables. Et également se protéger soi-même pour ne pas devenir vecteur de la maladie, ne pas se croire intouchable. Cela nous a demandé un pilotage quotidien de la situation. Réfléchir toujours à l'étape suivante pour ne pas subir : mise en place proactive du télétravail, des mesures sanitaires, prise d'information quotidienne auprès des partenaires logistiques et des fournisseurs, rester à jour de chaque nouvelle demande ou dispositif d'aide du gouvernement, sondage des équipes et de la communauté, etc. Comme nous avions beaucoup discuté de la crise possible avec nos managers avant le confinement, nous avions également rédigé un document exhaustif sur les mesures à prendre en boutique, que nous avons partagé avec d'autres marques, les fédérations, des distributeurs.

La marque a fermé ses boutiques, bien sûr, puis observé une réduction par 4 du chiffre d’affaires e-commerce, pourtant son pilier fondateur. « Nous avons opté pour une prise des commandes avec livraisons décalées, précise Geoffrey Bruyère. « Du jamais vu pour notre label qui a pourtant encore connu une croissance forte et pérenne en 2019. Et dans un secteur fragilisé par les mouvements sociaux, grèves, omniprésence des promotions, j'imagine que la situation doit vraiment être dramatique pour des sociétés déjà en difficulté. »

La seconde priorité de BonneGueule est de défendre les intérêts économiques de la société. « Nous devons maintenir une activité quotidienne pour protéger ainsi les emplois et nos perspectives futures. C'est aussi important de garder la tête froide en agissant de manière graduelle, sans céder à la précipitation, pour que l'entreprise se replie et se réorganise avec des collaborateurs rassurés, sans panique. C'est avec la même approche graduelle que nous nous redéployons progressivement et étudions la reprise des expéditions e-commerce, le retour aux bureaux, la réouverture des boutiques... Ce qui me fait aujourd'hui plus peur que le virus, c'est ce qu'il va rester du marché après la crise : faillites, chômage, et donc pouvoir d'achat fortement réduit chez le consommateur, endettement des États, guerre des prix sur le marché, ralentissement du commerce à l'international… ».

Toutefois, le nouvel équilibre qui va se met en place permet aussi d'accélérer les transitions économiques, écologiques, sociales. « Je ressens de l'optimisme et je pense que certaines valeurs vont prendre plus de place dans la société de demain, et permettre de reconsidérer le travail manuel, l'artisanat, la transparence, l'éthique des sociétés, conclut le dirigeant.

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crédit : Bonnegueule

BonneGueule
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