Contrefaçon : l'UE lance son Observatoire

Le bloc des 27 pays membres renforce sa riposte contre les contrefaçons. Bruxelles a inauguré le 2 avril l'Observatoire européen de la contrefaçon et du piratage. La Commission européenne précise que « l'Observatoire sera en première ligne dans la lutte contre les marchandises contrefaites ou les téléchargements illégaux et autres atteintes aux droits de propriété intellectuel. » Il devra collecter les donnés et dresser une cartographie des principaux foyers de contrefaçon en Europe.

"La prise de conscience en Europe est là, mais elle n'est pas suffisante", a estimé Gilles Briatta, Secrétaire général aux affaires européennes, lors d'un forum organisé par l'Union des Fabricants (Unifab), à Paris. Selon Luc Chatel, secrétaire d'Etat chargé de l'Industrie et de la consommation, et porte-parole du gouvernement, pour changer les comportements, une seule arme est efficace : l'explication, la pédagogie. Ce n'est donc pas par hasard que Luc Chatel va lancer dans les prochains mois une campagne de sensibilisation des consommateurs contre l'achat ou la vente de contrefaçons sur Internet.

Le marché de la contrefaçon est estimé à 200 milliards d'euros, soit plus que le secteur du luxe. C'est devenu une véritable industrie qui prolifère dans une économie mondialisée : elle ne connaît aucune frontière et sévit dans tous les domaines.

La contrefaçon coûte chaque année à l'Europe plus de 100.000 emplois qualifiés ! Elle brouille tous les repères en termes de prix ou de qualité, entretenant le doute permanent entre le vrai et le faux.

Pour surveiller spécifiquement les trafics sur la toile, la France a lancé le service "Cyberdouane", alors que 10% des faux saisis ont été acheté sur internet, contre 1% il y a trois ans, selon Jérôme Fournel, directeur général des douanes.

"Internet est notre priorité" car le luxe est "la première industrie victime" de la contrefaçon sur la toile, précise Elisabeth Ponsolle-des-Portes, déléguée générale du comité Colbert, groupement de 70 maisons de luxe.

Pour l'origine des faux, la Chine reste le premier visé, provenance de plus de la moitié des contrefaçons saisies, selon Laszlo Kovacs, commissaire européen chargé de la fiscalité et de l'union douanière. Il s'est cependant affiché "assez optimiste" sur la coopération accrue de la Chine, désormais membre du G20.

Photo : Campagne anti-contrefaçon lancée en 2007