Fashion Week : l'homme Saint Laurent enveloppé dans des robes pull
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La maison Saint Laurent a dévoilé mardi soir sa collection homme automne-hiver 2023 au sein de la Bourse de Commerce – Pinault Collection (musée d’art contemporain). Le défilé marquait le retour de la griffe de luxe au sein du calendrier officiel de la Fashion Week parisienne, après sept ans d’absence.
Dans un communiqué transmis par la maison à FashionUnited, celle-ci qualifie le show de « présentation concise et intime ». Sous le dôme monumental du musée, l’atmosphère était en effet tamisée. Plongé dans un beige réhaussé de touches sombres, le lieu au décor minimaliste se contentait d'un élégant piano à queue, animé par le pianiste Paul Prier. Tandis que les mannequins aux looks presque exclusivement noirs suivaient le parcours circulaire d’un espace rénové par l’architecte japonais Tadao Ando.
Épaules affirmées et taille fine
Pour l’automne-hiver 2023, Anthony Vaccarello, le directeur artistique des lignes homme et femme de Saint Laurent, a imaginé une silhouette longue et fluide avec des épaules affirmées et une taille fine. La collection est unifiée et l’esprit un brin dramatique suit une volonté d’extrême sophistication.
La ligne se révèle être le parfait pendant masculin de l’esthétique développée pour le segment femme de la griffe. Les silhouettes à capuche introduites dans la collection femme printemps-été 2022 de Saint Laurent sont également présentes ici dans une version plus hivernale. Mêmes longs manteaux frôlant le sol, mêmes jeux subtils de drapés et mêmes grosses pièces en cuir également. À l’instar de la collection féminine PE22, celle de l’homme enveloppe les corps, proposant des cols extravagants qui recouvrent une partie du visage.
On note par ailleurs ici et là de longues robes pull pour homme qui viennent un peu plus encore brouiller les codes du genre. Droites et à manches longues, ces pièces sont portées sur d'amples pantalons noirs dans un jeu de layering qui appuie l'aspect enveloppé des silhouettes.
Par ces multiples échos entre collection femme et homme, Anthony Vaccarello participe au courant d’une création visant à dégenrer la mode. Un mouvement auquel appartiennent par exemple la Française Jeanne Friot ou encore l’Espagnol Arturo Obegero.
La maison du groupe Kering – 916 millions d'euros de chiffre d'affaires au troisième trimestre 202 2 – affûte ainsi l’esthétique sophistiquée d’Anthony Vaccarello, prenant le parti pris d’un luxe sans ostentation évidente mais imposant.