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Lingerie et séduction : une équation dépassée

By AFP

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Paris - Une arme pour séduire un homme ? On n’en parle plus. En enfilant leurs dessous ultra-confortables ou mettant en scène un “surtif” comme une pièce mode, les femmes se libèrent des carcans et jouent avec la lingerie pour se plaire à elles-mêmes.

Dix femmes, minces ou rondes, de 20 à 60 ans, méditent, font de la musculation, roulent en moto, dansent ou se réveillent dans un lit d’hôtel… Telle est la “photographie de l’époque” dans un évènement biennal de Promincor-Lingerie française qui réunit les plus grandes marques pour promouvoir le savoir-faire hexagonal de la corseterie.

Epidémie du Covid oblige, le show est présenté sur internet dans un court-métrage à l’esthétique en rupture avec les défilés précédents. “On a voulu mieux montrer la modernité de nos marques (…), les produits, les femmes qui sont à l’aise dedans… Les hommes n’avaient pas en ce moment leur place”, commente pour l’AFP Alain de Rodellec, président de Promincor-Lingerie française.

“On n’est plus dans le premier degré de la séduction, on n’est plus là pour attirer le regard des hommes. Les femmes jouent autrement aujourd’hui”, abonde auprès de l’AFP Pascale Renaud, directrice artistique du film.

“Slow bra”

La tendance était déjà là, mais la pandémie n’a fait que la renforcer. Les derniers produits de la marque Empreinte, spécialisée en poitrines généreuses, sont “faits pour qu’on les oublie une fois qu’on les porte”, explique à l’AFP Noémie Berthaux, directrice d’atelier de la maison. Un soutien-gorge “sport chic” est en dentelle noire de Calais sans aucune couture devant et à dos “cheminée” qui permet de bien répartir le poids et rester droite.

Un autre aux armatures flottantes et bretelles qu’on peut croiser sur le dos, beige ou gris foncé avec des parties brillantes pour un côté glamour, a été conçu à l’intention des clientes qui font de la boxe ou de l’équitation, pour amortir le rebond. “Elles se plaignaient de ne trouver que des brassières qui écrasent, gênent et ne maintiennent pas. Cela nous a pris plusieurs années pour y arriver”, souligne Noémie Berthaux.

La pratique du yoga étant l’une des activités les plus populaires pendant la crise sanitaire, le combo soutien-gorge souple/legging a connu un grand succès, souligne Brigitte Chauchon, directrice commerciale internationale de la maison Lejaby. Si le “no bra” ne convient pas à tous les seins, le confinement a accentué la demande du “slow bra”, un soutien-gorge léger et au confort ultime.

Dessous dessus

Les campagnes publicitaires ont également évolué : encore balbutiant il y a deux ans, le “bodypositivisme” incarné par des femmes imparfaites en postures naturelles est dans toutes les vitrines des boutiques de lingerie. Après #Metoo, “les photos de femmes-objets aux poitrines exhibées et fesses très marquées ne passent plus”, souligne Brigitte Chauchon, directrice commerciale internationale de la maison Lejaby. Loin des push-up, en perte de vitesse, les formes et les tissus sont au service du rendu naturel : triangles et brassières qui aplatissent presque la poitrine, matières transparentes, coton bio…

“Il y a une forte demande d’inclusivité, on essaie de ne plus retransmettre ce modèle de la femme aux mensurations idéales”, souligne Mme Chauchon. Les offres montent en taille pour réduire le décalage : les triangles en version armaturée s’adaptent aux femmes avec des fortes poitrines, tel ce modèle couleur chair très léger en matière “dévorée” créant un délicat motif floral ton sur ton chez Lejaby.

Jadis perçu comme fonctionnel parce qu’invisible et anti-glamour, le nude (couleur chair) “est devenu beaucoup plus mode, on s’amuse à travailler la transparence, des petits dessins, on n’est plus seulement sur la maille opaque”, soutient Stéphanie Pérèle, directrice de marque de la maison familiale Simone Pérèle.

Le modèle Orphée de la dernière collection “mixe le côté vintage et très moderne par le jeu des armatures cachées qui permettent le maintien sans la lourdeur visuelle”, explique-t-elle à l’AFP dans les atelier de la marque à Clichy, près de Paris.

Symbole d’une nouvelle séduction, un body noir est brodé de “beauty comes from the inside (la beauté vient de l’intérieur). Ce dessous peut se porter dessus, avec un costume trois pièces, des soutiens-gorges se superposent sur des chemises et T-shirts…

“La corseterie sort à la surface pour que les femmes “osent, s’affranchissent des codes et vivent pleinement leur lingerie”, conclut Stéphanie Pérèle. (AFP)

Crédit : Maison Lejaby site web.

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Simone Perele