New York fashion week: Proenza Schouler se met à l'heure latine

Proenza Schouler, la griffe new-yorkaise connue pour son avant-gardisme, a encore une fois surpris mercredi soir à la Fashion Week de New York, cette fois par son classicisme assumé et l'adoption de volants ibériques, très tendance sinon audacieux.

Après avoir époustouflé les fashionistas en février avec une collection automne-hiver radicale et brillamment déstructurée, le duo de créateurs stars Jack McCollough et Lazaro Hernandez a opté cette saison pour des silhouettes moins techniques, moins expérimentales. Mais aussi peut-être plus confortables et très sensuelles.

"Nous voulions qu'un certain vent de liberté et d'optimisme émane" de cette collection, a expliqué M. McCollough à l'AFP et à un groupe de journalistes à l'issue du défilé. "Que ces vêtements prennent de la hauteur", a poursuivi son acolyte. "Il y a moins de technologie, et un savoir-faire plus traditionnel", a ajouté M. Hernandez. Mais, ajoute-t-il, l'oeil rieur: "quand on a réussi à créer quelque chose de parfait, de beau, on l'a détruit, on l'a cassé". La structure d'une veste en jacquard de coton blanc, sans aucun bouton, ne tient qu'à un fil ou plutôt à un gros ruban noir de velours noué à la poitrine, et parfois aussi à la taille. Des franges désordonnées complètent la silhouette et donnent l'effet de petits bouts de tissus découpés, pendant d'une robe autrement parfaite et enrichie de broderies.

Autre grande dominante de la collection, la présence de volants très espagnols qui s'imposent avec goût sur des tops aux manches longues mais laissant les épaules dénudées, accompagnés de pantalons finement plissés en crêpe de soie et de viscose. Et comme chez Oscar de la Renta la veille, d'imposantes boucles d'oreille, ici souvent circulaires, apportent une petite touche en plus, souvent de couleur.

Après s'être inspirés de Cuba - dont la famille de M. Hernandez est originaire - pour leur collection de mi-saison en juin, les créateurs réfutent toutefois l'idée d'une influence directe de la garde-robe espagnole, tout en reconnaissant la persistance d'une "'vibe' latine". Les tons dans l'ensemble jouent autour du duo noir et blanc et du rouge à l'exception d'une robe filet vert bouteille en maille dévoilant tout ou presque du torse féminin par jeu de transparence.

Très prisée des célébrités les plus audacieuses sur tapis rouge telles que Kim Kardashian West, ou encore la top modèle Liya Kebede ou l'actrice Kristen Stewart, Proenza Schouler, la griffe du "downtown chic", est l'une des maisons phare de la mode new-yorkaise. (AFP)