PFW : Vivienne Westwood

La doyenne de la mode britannique a ravi une foule de plus de 500 invités, vendredi dernier, à la Halle Freyssinet dans le 13è arrondissement de Paris avec une collection, baptisée "Prince Charming" qui puise son inspiration dans l'univers des contes de fées. À première vue, on se croirait dans un film d'époque : mais la créatrice quitte ses falbalas victoriens. Moustaches dessinées au kohl noir et bouches de clune soulignées avec du rouge à lèvres flashy, les mannequins se dandinent en collants bleu et couronnes de papier... Pour l'hiver prochain, la femme Westwood ose la couleur (vert, rose, orange jusqu'au jaune vieux or), et elle troque ses talons vertigineux contre des chaussures plates. Les points forts du défilé : une chemise en broderie anglaise, un pantalon jodhpur en satin rose glacé et des ponchos enveloppant les silhouettes comme des couvertures luxueuses. La présence de magnifiques sacs à main en cuir verni couleur lavande ou vert kiwi ou des immenses sacs de voyage imprimé léopard, laissent croire que la créatrice aurait signer un nouveau accord de licence.

D’humeur un brin moins militante qu'à son habitude, Vivienne Westwood fait revivre l'âme populaire tout en nous rappelant la problématique du réchauffement climatique. Ainsi en nous invitant à relire autrement les contes de notre enfance, dans ce monde brutes, elle nous offre un peu de douceur dans laquelle se dissimule une mise en garde contre l'ignorance de ceux qui ne croient pas que l'être humain est un espèce en danger de disparition.

Dans un communiqué, Dame Westwood confie qu' au moment de choisir un nom pour sa collection Gold label automne - hiver 2010, son coeur a balancé entre "Sleeping Beauty" (la belle au bois dormant) et "Prince Charming". Aurait-elle lu le livre " Psychanalyse des contes de fées" de l'auteur français Bruno Bettelheim qui comme la créatrice, voit les contes comme un rite de passage entre l'univers de l'enfance et le monde des grands. Pour la créatrice, le conte aide les enfants à murir et devenir indépendants. Les personnages et le matériel des contes de fées les permettent de mieux maitriser leurs sentiments fâce au danger, à l'injustice et aux choses moralement douteuses que rencontrent les petits dans la vie de tous les jours. Alors que Rick Owens, enfant chéri des podiums parisiens depuis plusieurs saisons dénonce la mode engagée : “les designers ne sont pas nécessairement censé de filtrer ce qui se passe dans l'actualité sociale,” Dame Westwood signe la fin du communiqué de son défilé avec la déclaration suivante : " Leonard Peltier est innocent". L'activiste amérindien est emprisonné depuis 1977 pour la mort de deux agents du FBI.

Photo : Vivienne Westwood 2010 - 2011

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