Politique, rondeurs, hijab, les tendances de la Fashion Week
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La Fashion Week de New York s'est achevée jeudi sur le défilé de Marc Jacobs, après avoir touché à une multitude de sujets souvent ignorés du monde de la mode: la politique, en réaction à l'administration Trump, les rondeurs, ou encore le voile islamique. Voici les principales tendances de la semaine.
La politique est partout
Resté silencieux durant les premières semaines de la présidence Trump, le milieu de la mode s'est réveillé à New York. Il y a eu les badges roses, portés un peu partout en soutien au planning familial, dont le financement est menacé par la nouvelle administration. Puis les bandanas blancs, symboles d'unité et de fraternité lancés par le site spécialisé The Business of Fashion.
Les couturiers ont aussi proposé leurs propres accessoires, comme la casquette rouge "Make America New York" de Public School et les tee-shirts à message de Prabal Gurung avec, entre autres, "Je suis immigré" (I'm an immigrant). Mara Hoffman est allée plus loin en invitant les quatre co-organisatrices de la marche des femmes, qui a rassemblé environ 500.000 personnes à Washington le 21 janvier selon les organisateurs. En ouverture du défilé, elles ont lu un manifeste pour l'égalité des droits et appelé les femmes à se battre.
Dans les discours, de nombreux créateurs ont célébré notamment les bienfaits de l'immigration, un message incarné avec plus de force encore par les couturiers d'origine latino-américaine, comme la Chilienne Maria Cornejo, le Colombien Edwing D'Angelo ou le Mexicain Louis Verdad.
Les rondeurs arrivent
Depuis toujours, le prêt-à-porter haut de gamme et, a fortiori, la haute couture, ignorent, voire méprisent, les femmes qui ont des formes. Après des années de critiques, les lignes ont peut-être bougé cette semaine à New York. Tout a commencé avec Prabal Gurung, qui a fait défiler les mannequins rondes Candice Huffine (qui s'habille en taille 44) et Marquita Pring (46). Le même couturier venait de signer une collection pour la marque spécialisée grandes tailles Lane Bryant, une collaboration inhabituelle.
Il a été imité par Michael Kors, qui a invité la mannequin Ashley Graham (taille 48) sur son podium, une première pour une marque de ce calibre, qui pèse 4,5 milliards de dollars de chiffre d'affaires annuel.
Le voile se fait sa place
Déjà présente la saison dernière, la créatrice indonésienne Anniesa Hasibuan a fait défiler tous ses mannequins avec un voile, qu'elle a voulu élégant, au service d'une mode qui s'assume pleinement et pioche dans le brillant, l'argenté et le doré. Dans un tout autre style, le défilé Yeezy de Kanye West lui a fait écho, avec la modèle américaine d'origine somalienne Halima Aden, qui a également défilé avec un voile.
Autre signe, la jeune maison Fllumaé, créée par des soeurs américaines d'origine somalienne venues du Kentucky, a présenté, sous la bannière du collectif italien FTL Moda, une collection de "mode pudique", selon l'expression anglo-saxonne ("modest fashion").
La maladie n'est plus taboue
Pour la première fois, seize femmes ayant eu un cancer du sein ont défilé, allant jusqu'à montrer leur poitrine reconstruite, pour un des grands moments d'émotion de cette semaine. Elles ont présenté de la lingerie et des tenues d'intérieur signées AnaOno, qui conçoit des vêtements spécialement pensés pour les femmes ayant subi une mastectomie ou une opération du sein.
Le défilé remis en cause
Zac Posen, Rag and Bone et Vera Wang ont rompu pour la première fois avec cette tradition plus que centenaire. Un mouvement semble engagé, même s'il ne signifie pas forcément la mort du défilé, comme l'a montré Raf Simons, qui faisait ses débuts pour Calvin Klein.
Les vêtements
Au fil des défilés sont revenus plusieurs éléments qui pourraient s'affirmer comme des tendances: le velours, la fourrure (pour rehausser des manteaux surtout), le tailleur-pantalon (réinterprété de multiples façons), les robes-bustier sans bretelles, les épaules bouffantes et les manches amples. (AFP)
Photos: Catwalkpictures