Rana Plaza : un juge ordonne des poursuites pour meurtre contre quatre inspecteurs

Un juge du Bangladesh a ordonné mercredi au gouvernement d'autoriser des poursuites pour meurtres de masse contre quatre inspecteurs accusés de négligence dans l'enquête sur la catastrophe du complexe textile du Rana Plaza en 2013.

La justice avait donné son feu vert le mois dernier à des poursuites visant 41 personnes dans cette enquête qui doit faire la lumière sur l'effondrement de ce complexe qui a tué plus de 1.100 personnes en avril 2013 dans la banlieue de Dacca. Parmi ces accusés, figurent trois inspecteurs d'usines travaillant pour le ministère du Travail et un inspecteur de bâtiments employé par une administration locale. Mais toute poursuite contre ces fonctionnaires devait recevoir le feu vert des autorités gouvernementales, ce qui n'était pour l'instant pas le cas. Mais un magistrat, Shahinur Rahman, a ordonné mercredi aux deux ministères concernés de renoncer à leurs objections, selon les avocats de l'accusation et de la défense. Rahman a "ordonné aux deux gouvernements d'accepter l'enquête contre ces quatre hommes", a dit l'avocat de l'accusation, Anwarul Kabir. "Une fois le feu vert des ministres approuvé, il n'y aura plus aucune contrainte pour les poursuites", a-t-il ajouté.

Une accusation qui pèse sur des inspecteurs d'usine

L'accusation accuse ces quatre inspecteurs de négligence manifeste, car ils ont autorisé la transformation de ce bâtiment, qui devait servir de marché, en usine avec l'installation de lourdes machines qui ont déclenché l'effondrement du complexe. Le retard pris par le gouvernement dans ce processus d'autorisation lui a valu de fortes critiques par les médias qui mettaient en cause sa volonté de rendre justice aux victimes de la tragédie. Le Bangladesh est le deuxième plus grand exportateur mondial de vêtements et le secteur de l'habillement est le pilier de son économie. (AFP)