Renouveau et déclarations politiques : la Fashion Week Homme de Paris a fait grand bruit
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Alors qu'à Milan l’ambiance de la Fashion Week était marquée par la retenue, à Paris, les créateurs ont mis les bouchées doubles, ne se laissant pas abattre par la morosité persistante de la consommation. Grande tendance de fonds pour la saison printemps-été 2026 : le rapprochement croissant du streetwear et de la mode masculine classique.
Les rêveurs
La collection d’Emeric Tchatchoua, directeur artistique de la marque de streetwear 3.Paradis, propose des silhouettes casual composées de vêtements d'outdoor et de shorts amples aux côtés de looks plus formels. Les coupes asymétriques des vestes cintrées et les détails ludiques, tels qu’une multitude de montres suspendues à un long manteau, ont lié les pièces casual à celles plus habillées.
Le temps, ou plutôt son illusion, était également le thème de la collection « Steps to Nowhere » de Tchatchoua, imagé par le vaste silence d’un désert infini, comme l’explique 3.Paradis sur son compte Instagram. Le personnage principal du « Petit Prince », l’œuvre éponyme de l’auteur français Antoine de Saint-Exupéry, figurait également sur différentes pièces de la collection.
Au Musée des Arts Décoratifs du Louvre, le fondateur de Kidsuper, Colm Dillane, a invité ses convives à rêver et a mis en scène le livre pour enfants « The Boy Who Jumped to the Moon ». Cette collection inventive et colorée portait sur l’optimisme curieux de la jeunesse et la douce naïveté de ceux qui osent rêver grand, comme l’indiquait le programme du défilé.
Dillane semblait lui aussi rêver grand. Au-delà du thème de la lune et des étoiles, le créateur a également collaboré avec le constructeur automobile allemand Mercedes, la chaîne de restauration rapide Papa John’s et l’équipementier sportif allemand Puma. Ces différentes capsules sont apparues ensemble comme un « rêve fiévreux » : bouleversant, mais cohérent.
Le Belge Walter Van Beirendonck a présenté une collection ludique, bien dans son style, avec de nombreux imprimés floraux. On remarque : une photo en noir et blanc de plusieurs enfants sur différents looks, des coupes asymétriques, les découpes et le télescopage de différents motifs tels que le camouflage, les rayures et les pois ont renforcé son univers coloré. Des boutons à l’effigie du symbole de la paix soulignent que cette explosion de couleurs n’est possible qu’avec une approche pacifique.
Déclarations politiques
Dans d’autres collections, les problèmes réels ont été abordés avec une force nouvelle et exprimé par des déclarations claires. Jeanne Friot, avec sa collection sportive, chic et sensuelle à la fois, s’est engagée contre la guerre et en faveur des personnes transgenres, comme on pouvait le lire sur plusieurs t-shirts. La combinaison de couleurs, rayures bleu clair, roses et blanches (les couleurs du drapeau transgenre), a renforcé ce message. La créatrice n'a pas omis d'intégrer aux look son détail sygnature : les boucles de ceintures comme éléments à part entière du vêtement.
Le créateur américain Willy Chavarria a ouvert sa présentation par une action de protestation au cours de laquelle plusieurs hommes tatoués, vêtus de t-shirts et de shorts blancs, se sont agenouillés. La posture et les vêtements rappelaient les détenus de la prison de haute sécurité salvadorienne Centro de Confinamiento del Terrorismo, parmi lesquels figurent plus de deux cent cinquante Vénézuéliens expulsés des États-Unis. Le président salvadorien Nayib Bukele a ensuite critiqué cette représentation sur le réseau social X, accusant la Fashion Week de « glorifier les criminels ».
La collection intitulée « Huron » : un hommage à la ville natale de Chavarria en Californie, est une expression de joie et de résistance, écrit le créateur d’origine mexicaine sur Instagram. Il l’a dédiée aux sans-papiers et à la dignité humaine. On a pu y voir un large éventail de looks, allant de costumes amples des années 1980 à rayures tennis, portés avec une chemise ouverte, à du workwear pour un look urbain. La collection a été complétée par des costumes colorés et des robes pompeuses qui soulignent le talent polyvalent du designer.
A$AP Rocky a mélangé streetwear, costume de travail et uniformes pour AWGE (son agence créative). Le rappeur et créateur, dont le vrai nom est Rakim Mayers, a transformé le podium de son second défilé parisien en une salle d’audience américaine, faisant notamment passer ses mannequins par un détecteur de métaux. Pour rappel : l’Américain a récemment comparu devant un tribunal pour coups et blessures, mais a été acquitté en février. « Not Guilty » (anglais : non coupable) pouvait également être lu sur plusieurs hauts.
Influences culturelles
Louis Vuitton a fait un voyage culturel en Inde. Selon les notes du défilés, Pharrell Williams a mis en lumière l’influence de la couture indienne moderne sur la garde-robe contemporaine en la reflétant dans un style dandy. Pour ce faire, le directeur artistique de la mode masculine a également expérimenté les influences de la nature et la façon dont le soleil affecte les vêtements.
Les vêtements et les accessoires ont acquis un caractère tactile et usé, comme s’ils avaient subi les effets du temps et de l’usure. La soie, le cuir et la laine fine semblaient délavés par le soleil dans leur texture, tandis que le cachemire mélangé à de la soie, du lama ou de la vigogne était traité de manière à ressembler à des textures brutes.
En clin d’œil à la proximité de l’Inde avec l’Himalaya, au nord du pays, Williams a également intégré des influences de vêtements d'outdoor, décorés de motifs traditionnels et d’ornements opulents.
Le créateur autodidacte Daquisiline Gomis a transformé le restaurant afro-végan Jahjah, en une marque « enracinée dans une vision diasporique, rastafari et panafricaine du présent », peut-on lire dans les notes du défilé. Pour la saison printemps-été 2026, il s’est inspiré des tenues de l'ouest-africains des années 1970, des costumes sur mesure portés comme une armure digne sur les chantiers de construction, ainsi que des prophètes et artisans rastas. La confection teléscope patchwork et DIY.
Les couleurs du drapeau panafricain (rouge, noir et vert) ainsi que celles du mouvement rastafari jamaïcain (vert, jaune et rouge) sont des éléments importants de la collection. Différents motifs, tels que le « Lion de Juda » (souvent symbole du drapeau rastafari), ainsi que plusieurs juke-box, figuraient sur des chemises créées en collaboration avec Comme des Garçons. Outre la marque japonaise basée à Paris, les marques de sportswear Salomon et Adidas figuraient aussi sur la liste des collaborateurs de la collection estivale 2026.
Les fondateurs d’Egonlab, Florentin Glémarec et Kévin Nompeix, ont rendu hommage à la riche histoire des vêtements bretons dans leur collection PE26. En hommage à leur grand-père, ils ont mené des recherches approfondies dans les archives de la région française.
Des cols pointus rappelaient les costumes traditionnels bretons, tandis que de larges revers repliés s’inspiraient des chemises bretonnes traditionnelles pour hommes. Le point culminant a été une chemise statique en porcelaine, créée en collaboration avec l’artiste Flávio Juán Núñez.
À l’Orangerie du château de Versailles, Simon Porte Jacquemus a fait référence à ses ancêtres et a rappelé l’héritage rural de sa famille, qui récoltait des fruits et légumes, avec un défilé baptisé Paysan.
Au programme : simplicité et élégance. On remarque notamment une longue robe cintrée dont le tissu gris, associé à un foulard assorti, rappelait une simple paysanne dont la grâce émanait de l’élégance générale de la silhouette. Différentes techniques, telles que l’artisanat de la « dentelle au fuseau » et des ornements comme des glands sur mesure, témoignent de l’amour du détail du créateur français. La mode masculine de Jacquemus a convaincu par sa simplicité. Les looks se composaient principalement de vestes courtes et de pantalons amples, qui rappelaient différents métiers artisanaux.
Jonathan Anderson fête ses débuts chez Dior
Le point culminant de la Fashion Week Homme de Paris a sans doute été les débuts de Jonathan Anderson en tant que nouveau directeur artistique de Dior. Il s’agissait de la première collection présentée par le créateur nord-irlandais pour la maison de couture française après sa nomination en juin (et en avril en tant que responsable de la mode masculine). Le défilé était le plus attendu de la saison, à tel point que même des invités non conviés se sont rassemblés pour regarder la diffusion en direct. Le critique de mode « Lyas », comme il se nomme sur Instagram, a organisé une soirée de visionnage au bar parisien Le Saint-Denis, attirant de nombreux passionnés.
Pour ses débuts, Anderson s’est plongé dans les vastes archives de la maison de couture et a évoqué l’intérêt du fondateur Christian Dior pour la culture anglaise. Des queues-de-pie à gros boutons et des cols à nœud papillon rappelaient le XVIIIe siècle, revisités par des coupes et des tissus modernes. Les silhouettes mélangeaient le style « preppy » des écoles d’élite, avec des cols montants, des pulls en maille jetés sur les épaules, des gilets et des détails tels que des nœuds papillon. Mais l'on trouvait aussi des pantalons cargo amples, différentes pièces en denim et des chemises casual, portées de manière décontractée sur le pantalon. Ces apparentes contradictions se telescopaient sans cesse dans les différents looks, conférant aux pièces élégantes une touche contemporaine.
Cet article a été traduit à l'aide d'un outil d'intelligence artificielle, puis vérifié et édité par un journaliste de FashionUnited.
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