The Brandery veut conquérir le sud de l’Europe

Les perspectives sont encourageantes pour le salon de mode le plus récent de Barcelone qui aspire à devenir une référence dans le sud de l’Europe. La prochaine édition de The Brandery se développe en superficie, en nombre de marques, entre 30 et 40 pour cent, et en activités. En outre, elle incorpore le showroom de la Pasarela 080 et renforce le secteur de la mode urbaine et sportive. Lors d'un entretien avec Fashion United, le directeur de The Brandery, Pere Camprubí a déclaré qu’en juillet 2010, le salon devra être autosuffisant pour assurer sa permanence.

FashionUnited : la seconde édition de The Brandery est toute proche, elle aura lieu du 27 au 29 janvier. Quelle est la principale nouveauté ?

Pere Camprubí : la grande nouvelle c’est que nous existons. Nous avons eu le courage de créer un nouveau salon au mois de juillet dernier quand nous avons dû réagir rapidement à la mauvaise nouvelle de la disparition du Bread&Butter (B&B) de Barcelone.

FU : les comparaisons ont dû être inévitables.

PC : oui, mais cela ne sert à rien, ce qui suivait ne pouvait être mieux, ni plus grand. Sans compter que nous l’avons créé au pire moment de l’histoire du fait de la conjoncture économique. Ce qui était très clair pour nous, c’est qu’il y avait réellement une opportunité de marché. Lors de la dernière édition de B&B à Barcelone, 95 marques espagnoles étaient présentes, à celle de Berlin, uniquement 21. Ce qui veut dire qu’il y a 70 marques espagnoles qui jouaient avant dans une catégorie de Ligue des Champions avec le B&B à Barcelone et qui sont maintenant absentes à Berlin, elles n’iront pas à Florence, elles n’iront pas à Milan, ni à Paris, ni à Madrid... En outre, le B&B s’est bien positionné auprès des marques importantes et dans la mode, plus au Nord de l’Europe. Il y a un type de marque, un type de produit et un type de client dont le concept est « plus Sud de l’Europe » et c’est là que nous nous situons.

FU : quelle est la différence de The Brandery ?

PC : nous devons nous adapter à ce que le marché veut. S’il y a une chose que nous avons apprise de certains salons, c’est qu'il plaît à ces marques de se trouver dans un environnement où elles jouent et se combinent avec d’autres valeurs culturelles. C’est pourquoi nous avons donc fait un effort important en termes d’ambiance, de décoration, de musique, d'activités, de type de restauration. Et cela aussi nous rend différent.

FU : quels marchés visez-vous ?

PC : nous avons l’intention de jouer sur la ligne européenne. Nous devons être un salon très national, tout en ayant les marques italiennes et françaises et du Portugal, puis celles du Royaume Uni qui ne sont nulle part ailleurs. Il faut gagner du terrain de manière radiale. Dans le monde des salons, il y a clairement un marché du Nord, sur lequel le leader est toujours allemand, à Cologne si c’est de l’alimentation, à Düsseldorf si ce sont des machines. Et il y a ensuite le Sud de l’Europe, où figure toujours Barcelone, comme dans la construction, l’alimentation, l’hôtellerie, etc. Il est donc très pertinent qu'il y ait un salon de mode en Allemagne et dans le sud de l'Europe à Barcelone.

FU : y aura-t-il une union avec le 080 ?

PC : le 080 est un environnement de créateur et The Brandery est un environnement de marque qui cherche à améliorer la distribution dans les boutiques et les pays. Du point de vue de l’espace, les deux événements auront lieu à la Fira de Barcelona. Chacun garde sa personnalité, mais la nouveauté vient du fait que la partie des stands des créateurs c'est-à-dire le showroom du 080, sera dans The Brandery.

FU : combien de marques participeront ?

PC : la première édition avait 115 marques. La plus grande partie, 85 pour cent, reviennent. Mais en plus, nous allons nous développer avec beaucoup d’autres marques. Je pense que nous arriverons à 150 ou 160, ce qui correspond à une croissance de 30 à 40 pour cent, et la moitié de ces marques seront nouvelles. Ceci veut dire qu’elles font confiance au projet.

Photo: Pere Camprubí, The Brandery