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Le commerce de mode français en danger? (II)

By Céline Vautard

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Selon la FNH 4.500 multimarques de prêt­à­porter pour femme ont fermé en France au premier semestre 2014. FashionUnited est allé à la rencontre d’un secteur en difficulté et a questionné des détaillants sur leur avenir.

Cette semaine, nous nous rendons à Toulouse à la rencontre de Marc Fridman qui exploite deux franchises Levi’s et une boutique multimarques Kultur. Il est également Président régional de la FNH (Fédération Nationale de l’Habillement) pour la région Midi- Pyrénées.

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Quel est votre parcours, depuis quand avez­vous un commerce de mode?

J’ai longtemps travaillé comme fabricant de vêtements en cuir avant de passer à la distribution. Je me suis lancé dans les années 90 en ouvrant simultanément plusieurs magasins à Toulouse (jusqu'a 7 boutiques), qui a d’ailleurs le plus grand nombre de commerces indépendants après Paris. Aujourd’hui, je n’en exploite plus que trois : deux franchises Levi’s (un dans le centre ville de Toulouse et un autre de 600 mètres carrés à Balma dans la zone commercial de Auchan) et un multimarque jeanner, Kultur, situé dans le centre commercial Leclerc à Saint­-Orens.

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Que pensez­vous des chiffres de la FNH qui laissent penser que les magasins multimarques de prêt­à­porter ne sont plus rentables. Etes­vous inquiet?

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Je suis effectivement particulièrement inquiet sur le devenir des indépendants. Ceux­ci ont tendance à disparaître dans leur immense majorité, ou bien à se transformer en franchisé ou succursaliste pour être adossé à un groupe. Les marques détenues par ceux­ci sont capables de prendre en compte les retours d’invendus, de gérer la communication etc..

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Quels sont vos principaux problèmes justement?

Les problèmes que je rencontre avec ma boutique multimarque Kultur sont essentiellement liés à des problèmes de concurrence. Aujourd'hui la plupart des marques, dont l'objectif affiché est d'augmenter leur chiffre d’affaires, ne respecte plus les multimarques, les remplaçant dés que l'opportunité le permet par des franchises ou des succursales. Il y a également l'augmentation des promotions sur Internet au travers de sites spécialisés et la création régulière de centres de marques un peu partout en France qui viennent sans nul doute bouleverser le fragile équilibre des commerçants indépendants. A cela il faut rajouter une surenchère des prix des fonds de commerce et des loyers qui rendent quasi impossible une gestion rentable à court terme de l'exploitation et le renouvellement de génération de commerçants. Enfin, la crise économique, qui secoue le monde depuis 2008 et la réponse qui a été apportée par nos politiques, est sans aucun doute aussi responsable de la faible consommation des ménages. Les Français sont parmi les plus pessimistes et l'augmentation massive des impôts en 2014 ne va pas les aider à retrouver le moral.

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Avez­-vous un secret, une formule pour résister aux grosses chaînes de mode?

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La mutation des réseaux de distribution est a ce jour bien avancée et la transformation inexorable des multimarques en franchises semble à très court terme la seule issue.

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Quelles sont les marques qui sont présentes dans votre boutique?

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Je suis avant tout jeanner, je propose donc des noms comme Levi’s, G­Star, Fred Perry, Guess ...

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Quel est votre sentiment pour le futur? De quelle façon la FNH pourrait vous aider davantage?

Tous les multimarques qui ne prendront pas rapidement conscience des problèmes énoncés plus haut ont de forte probabilité de disparaître rapidement. La FNH, en tant qu'organisation représentant notre branche d'activité, a le devoir d'informer, d'assister et d'accompagner les propriétaires de boutiques dans cette mutation.

en savoir plus: Le commerce de mode français en danger?(1)

Propos recueillis par Céline Vautard

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