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Les virtuoses de la vente : trois vendeurs de mode racontent leur passion pour leur métier

By Julia Garel

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Retail |Interview

Unsplash

Sans un bon personnel de vente, les magasins physiques n’auraient pas grand intérêt. Mais qui sont ces professionnels de la vente pour lesquels les clients reviennent en magasin ? FashionUnited a contacté trois conseillers de vente pour les questionner sur leur travail, leur expérience du terrain et leur passion pour le métier.

Yann Dequeant, L’Exception.

Yann Dequeant chez L’Exception

Yann Dequeant est conseiller de vente chez L’Exception et directeur du concept store. Il officie aujourd’hui au sein de la boutique parisienne installée dans les locaux de La Caserne. Arrivé dans l’entreprise il y a deux ans, il appréhende le vêtement avec créativité et curiosité. « Quand je suis sur le floor et que je me mets à vendre, ce qui me fait plaisir, c’est de voir un client repartir avec des choses qui peuvent l’étonner. C’est une bonne vente. » confie-t-il à FashionUnited.

«Ici, il n’y a pas la pression du chiffre. Cela reste certes important, mais comme on est vraiment sur le côté éco-responsable, l’idée n’est pas de vendre pour vendre, plutôt que le client choisisse vraiment. »

«Par expérience, je sais que la pression du chiffre est souvent là et du coup on veut atteindre les objectifs. Mais la vente forcée génère souvent un retour. Être honnête avec le client, être le plus sincère possible sur ce qui lui va et ce qui ne lui va pas, c’est toujours gage de retour en boutique, mais pour les bonnes raisons.  »

«Il arrive que les clients aient une vision déformée d’eux-mêmes ; j’ai parfois eu affaire à des hommes et des femmes qui allaient vers des vêtements très larges. J’essaie alors le plus possible de cerner le caractère en discutant avec le client, de voir jusqu’où on peut aller. Ce que j’aime le plus c’est de les faire se découvrir. J’aime voir leur réaction, aller plus loin que ce à quoi ils s’attendent quand ils rentrent, leur proposer une autre vision. On voit parfois le client être déstabilisé, mais il faut le mettre en confiance, lui faire comprendre que l’on n’est pas là pour le faire consommer à tout prix. »

«Il y avait par exemple cette dame à qui j’avais fait voir des petites robes d’été et plus je lui en ramenais, plus elle en voulait. Parfois il faut juste un regard extérieur pour donner à une personne cette envie de “se renouveler”. »

Et lorsque l’on demande à Yann si les clients reviennent en boutique pour ses conseils, Yann admet avec modestie que cela arrive régulièrement : « On est plusieurs vendeurs et ça arrive pour tous. Certains clients sont fidèles. Et puis l’avis de l’entourage compte : quand la femme ou le copain fait un compliment sur la tenue, la personne se dit “ce jeune homme est de bon conseil, je vais retourner le voir”. Ça donne du crédit à notre travail. »

Elise Pollini.

Elise Pollini chez I-run

En plus d’être une plateforme en ligne pour les néo-runners, I-run est depuis peu un concept store parisien. Ouverte depuis le 5 mars, la boutique a accueilli dans son équipe Elise Pollini, une conseillère de vente venue du secteur de l’événementiel.

«J’ai fait un master en management du sport et j’ai créé mon statut d’entrepreneure l’année dernière, mais la covid étant arrivée, il n’y a plus eu d’événements et je me suis donc tournée vers la vente. »

«Je fais de la course à pied, surtout de la piste - du 800 mètres - j’étais au championnat de France cet été. Je suis une vraie “pistare” [rire].  Et ce qui me plait dans mon travail, c’est le contact avec les clients qui viennent un peu du même milieu que nous. On est proche d’eux, c’est plus sympa. On a vraiment un autre contact que si on était dans un magasin un peu plus street. »

«On conseille par passion. On peut par exemple dire au client : “ça, c’est ma paire d’entraînement, moi je la trouve top”. Du coup, ils savent que l’on l’utilise aussi, ils y croient un peu plus et notre discours devient plus juste. Ce n’est pas juste du marketing. On essaie de trouver la paire qui lui convient le mieux avec laquelle il va pouvoir le plus s’éclater en course à pied. Et quand les clients reviennent, ils se souviennent que je les ai servis. Mais il faut dire aussi qu’on est une petite équipe. »

«Ce que j’aime aussi avec ce magasin, c’est qu’ils sont partenaires de plein de marques, cela nous permet de participer à beaucoup d’événements. On vit les événements. Il y a plein d’activations, ça change d’une boutique classique. J’ai donc encore une petite part d’événementiel.  »

À ceux qui souhaitent rejoindre le milieu de la vente dans l’habillement et la chaussure, elle affirme : « Il faut se lancer. Je ne connaissais pas du tout le monde de la vente. J’étais vraiment dans l’événementiel. Je ne savais pas si ça allait me plaire. J’ai tenté et vraiment je suis agréablement surprise. Quand on le fait dans un milieu qu’on aime, c’est totalement différent et c’est vraiment cool. »

Julien Soupene, La Fabric.

Julien Soupene chez La Fabric

Julien Soupene est store manager et conseiller de vente au sein du concept store niçois La Fabric. Dans l’entreprise depuis quatre ans, il explique ne pas voir la boutique « comme un magasin, mais comme un lieu de vie et de rencontres ». Ce qui pourrait sonner comme une formule marketing prend finalement tout son sens lorsqu’il raconte son travail.

«Ce qui est important pour nous est la proximité avec le client : lui proposer un service irréprochable, le reconnaître quand il rentre, établir un vrai lien. C’est comme ça d’ailleurs que plein de clients sont devenus des amis. »

«Ce qui me plait avant tout dans la vente est tout simplement de conseiller le client, de faire parfois changer les gens de style, de leur proposer des produits auxquels ils n’auraient pas pensé et de me battre pour les garder. Il m’est arrivé d’aller manger au restaurant avec un client après avoir terminé une vente avec lui. L’idée, c’est d’aller plus loin que la simple relation client-vendeur. Mais attention, je ne déjeune pas avec tous mes clients bien sûr [rire]. »

«Ce dont on a besoin dans la vente ce sont des gens passionnés. Dans notre secteur, il faut être à l’affût des tendances. Je suis par exemple un gros fan de baskets, donc travailler dans ça, c’est ce qui m’intéresse. »

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