Aéroports : le boom des griffes de luxe
By FashionUnited
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Aéroports :
Avec cette intensification des flux, les aéroports parisiens ont entamé depuis environ 7 ans une stratégie de développement du nombre et de la qualité des boutiques. Ainsi, depuis juin 2012, dans le cadre du projet de réaménagement des terminaux 2A et 2C de l’aéroport Paris-Charles de Gaulle, Aéroports de Paris (ADP) a ouvert une « Avenue du luxe ». Ce bâtiment futuriste, de plus de 16.500 mètres carrés, propose une partie commerciale de 4.500 mètres carrés à l’intérieur de laquelle se côtoient désormais Hermès, Bottega Veneta, Bulgari, Miu Miu ou Ralph Lauren… Objectif : offrir aux passagers le meilleur du shopping parisien avant d’embarquer (les terminaux accueillent les compagnies Emirates, Cathay Pacific ou XL Airways) sur une zone qui voit circuler environ 5 millions de passagers par an. D’ici 2018, ce sera au tour de l’aéroport d’Orly de se mettre au niveau de Londres ou de Madrid. Au programme : un projet d'extension de près de 100.000 mètres carrés supplémentaires avec commerces de luxe, pour séduire une clientèle de plus en plus internationale.
Le luxe semble donc le nouveau credo d'ADP qui compte sur les recettes de ces enseignes pour consolider ses comptes. De fait, les résultats sont déjà au rendez-vous. Les commerces de luxe représentent déjà 30 pourcent du chiffre d'affaires du groupe et 60 pourcent de la marge de celui-ci, en particulier à l'aéroport de Roissy. En 2012, le chiffre d'affaires d’ADP a enregistré une hausse de 5,6 pour cent à 2 640 millions d'euros grâce à la bonne performance des activités commerciales (+ 12,6 pour cent) qui profitent d'une augmentation du chiffre d'affaires par passager de 11,3 pour cent atteignant 16,8 euros, et à la poursuite du développement de l'immobilier (+ 4,6 pour cent à 253 millions d'euros). Bref, le « travel retail » est en plein renouveau. De fait, si auparavant le marché des parfums et cosmétiques représentait le seul segment porteur en duty free (en 2012, environ 49 milliards de dollar, + 7,5 pour cent), aujourd’hui, il voit les ventes de prêt-à-porter et d'accessoires de luxe s’intensifier (7,9 milliards de dollars, soit + 12 pour cent en 2012). Idem pour le segment des montres, autre marché en forte croissance (5,6 milliards de dollars, + 11 pour cent). Et le phénomène ne semble pas près de s'arrêter : d'ici 2020, le marché du « travel retail » devrait atteindre 100 milliards de dollars. (Source : cabinet suédois Generation Research)
Une compétition entre grands aéroports
Du coup, les aéroports semblent rivaliser de projets pour mieux accueillir ce marché juteux dont les Chinois sont les premiers clients au monde. A Hong Kong, où le flot des touristes venus de la Grande Chine est passé de 13,6 millions en 2006 à 35 millions en 2012 (statistiques régionales officielles), les Chinois y achètent désormais, à eux seuls, la moitié des produits de luxe vendus. Au programme donc : dès cet été, Rolex et Chanel ouvriront un flagship au cœur de l'aérogare de Hongkong, en cours de réaménagement. Au même moment sera inauguré le nouvel aéroport de Doha (Émirats arabes unis) qui promet de grands noms du luxe. A suivre au second semestre 2013, l’inauguration de celui de Los Angeles qui accueillera Hermès, Bottega Veneta, Gucci et Burberry. Enfin, fin 2014, Chanel devrait faire son entrée à Roissy… Les aéroports de Dubaï, Singapour ou Séoul (où Louis Vuitton a ouvert un magasin de 200 mètres carrés), qui hébergent déjà des boutiques de luxe, n’ont qu’à bien se tenir et s’apprêtent sûrement déjà à répliquer.
Céline Vautard
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