La Redoute : suppression de la moitié des emplois français
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Un «redimensionnement» justifié par la situation du premier site français de vente en ligne pour l'habillement et la maison dont les ventes baissent de 10 pour cent par an depuis 2010 pour se situer, en 2013, autour d'un milliard d'euros. Kering a de son côté confirmé son soutien financier. L'ancien propriétaire, sous pression du gouvernement et des élus du Nord, recapitalisera La Redoute et Relai Colis, de 315 millions d'euros avant la cession et financera aussi les mesures d'accompagnement social.
Limiter les départs contraints.
Ce plan social financé par Kering veut limiter les licenciements secs, à la fois par des départs en pré-retraite et un plan de départs volontaires avec mesures incitatives. La somme allouée aux mesures sociales dépendra de l’issue des négociations avec les partenaires sociaux, qui débuteront mercredi. Elle sera logée dans une fiducie également financée par Kering.
Le personnel restant travaillera en partie dans le nouveau centre logistique non loin de La Martinoire dont la construction a été confirmée. « la stratégie consiste à accélérer la modernisation du modèle commercial, pour conforter sa position et proposer au client une offre et un service compétitifs et différenciants», expliquent les repreneurs qui soulignent les transformations effectives déjà subies par La Redoute ces derniers mois. Des efforts jugés encore insuffisants « face à des compétiteurs plus nombreux, agiles et agressifs». « Ces mesures sont nécessaires pour accompagner la transformation de La Redoute et assurer la pérennité de l’entreprise et le retour à l’équilibre que nous visons pour l’exercice 2017 », explique Nathalie Balla.
Vécue comme une véritable saignée par les délégués syndicaux, les deux dirigeants affirment avoir voulu limiter la casse sociale. « Les conséquences sociales du projet de cession devraient être significativement inférieures à celles du plan de 2008, qui s’était conclu par 672 départs contraints ». Ce qui n’a pas vraiment convaincu Jean-Claude Blanquart, délégué syndical CFDT à la sortie du CE : "L'état d'esprit aujourd'hui, c'est l'effondrement… Comment on va pouvoir gérer des chiffres aussi importants de suppressions de postes". Pour Nordine Ouali, délégué syndical CFDT, la direction de La Redoute s'est rendue coupable de mensonge : "Ils nous ont toujours dit qu'il allait y avoir un plan social équivalent à celui de 2008. Ils ont menti jusqu'au bout et là, aujourd'hui, on arrive à 1.178 suppressions de postes". "Là, c'est la colère, j'ai envoyé quelques messages à quelques collègues qui m'ont répondu et ils sont tous abattus, ils se demandent si aujourd'hui ils ne vont pas cesser le travail parce que l'annonce est tellement fracassante, tellement assommante que je pense que les bras de chacun en sont tombés", a déclaré de son côté Fabrice Peeters (CGT).