MFW : couleurs et bermudas ont envahi la ville
By FashionUnited
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Côté musique, Annie Lennox a chanté en direct "A whiter shade of pale" et "There must be an angel" lors du rendez-vous de Dolce&Gabbana dans la capitale lombarde. Sur le podium recouvert d’une moquette d’herbe verte, des garçons en goguette ont figuré une joyeuse partie de campagne, portant chemises, bermudas et espadrilles multicolores. La vedette indiscutable cette saison aura été le motif carreaux Vichy. Parmi les VIP assistant au défilé : Morgan Freeman, Matthew McConaughey, Rachel Weisz, Roberto Bolle, Monica Bellucci. Le look très soigné, tous se sont abondamment livrés au jeu des photographes, avant de franchir le seuil de l’hôtel de ville de Milan, où se tenait la réception marquant le vingtième anniversaire de la griffe mythique.
L’ambiance était plus sobre mais non moins glamour à la Triennale de Milan, où l’on célébrait les cent ans d’Ermenegildo Zegna, un empire comptant plus de 500 boutiques dans 80 pays. Raffiné, portant du lin clair ou un blazer bleu – ainsi se présente l'homme vu par Ermenegildo Zegna. Froissé élégant et pantacourt caractérisent celui qui porte du Z Zegna.
Lignes, carreaux, mocassins multicolores et bermudas résument l'homme Missoni, dont la présentation s’est tenue dans les rues mêmes du centre de Milan. “Patchworks” informels de trenchs et cardigans, gilets, t-shirts et chemises – organisé à 15 000 km de là, le défilé
"démocratique" de Dirk Bikkembergs était retransmis via un écran géant disposé sur la place du Duomo. Le styliste avait en effet délocalisé son défilé au Cap, proposant sa version des couleurs et des sons d’Afrique du Sud, pays hôte de la Coupe du monde de football 2010.
La collection Giorgio Armani a également apporté sa contribution à ce festival de couleurs – une nouveauté qui a frappé la rédactrice de mode Suzy Menkes. Dans sa rubrique du New York Times, la journaliste s’est ainsi empressée de signaler « une pochette vert asperge ou une ceinture jaune qui égaie des costumes neutres en évitant les partitions de couleur trop appuyées ». Le créateur originaire de Plaisance a effectivement choisi d’associer un certain classicisme du goût à des notes anticonformistes, déclinant intelligemment le jaune vif et le vert chartreuse sur le beige, les nuances nébuleuses et le noir et blanc afin de donner une dimension solaire aux tons traditionnels d’Armani. Un tournant qui sera apprécié par les dandys et les hommes italiens aimant jouer avec la mode – tels que les a finalement immortalisés Scott Schuman dans son blog The sartorialist.
Au Pitti Uomo, Raf Simons, directeur artistique de Jil Sander, a mis à l’honneur des pantalons orange fluo, associés à des pull-overs turquoise ou à des chemises fuchsia. La grand-messe florentine de la mode masculine a enregistré 19 200 acheteurs, une performance en hausse de 6 % par rapport à juin 2009, parmi lesquels 6 900 étrangers (+ 12 %). L’Allemagne confirme sa première position avec 862 acheteurs, suivie par l’Espagne (633), le Japon (617), la Grande-Bretagne (461) et les Pays-Bas (445) .
Finalement, la crise qui avait frappé la mode homme – chiffre d’affaires global en baisse de 11,3% en 2009, à 8 milliards d’euros, en dessous des niveaux de 2005-2006 – semble avoir poussé les signatures du made in Italy à renforcer leur créativité et à miser sur la légèreté pour reconquérir adhésion du public et parts de marché.
De notre correspondant à Milan
Photo 1 : Défilé de Jil Sander lors de la 78ème édition du salon Pitti Uomo
Photo 2 : Giorgio Armani, collection Homme Printemps/Été 2011