Pour ou contre les soldes flottants et ventes privées ?

Les équipes de Who’s Next prêt-à-porter Paris sont parties à la rencontre de 280 détaillants indépendants dans plus de 25 villes françaises. Un « retail tour » pour rencontrer les visiteurs du salon directement dans leur point de vente et

dresser un observatoire de grandes préoccupations majeures de la distribution multimarque de produits de mode.

Trois grandes préoccupations ressortent du paysage retail Français. La première concerne la date des soldes : les 1300 réponses recueillies par le sondage affiche un message fort: on solde trop en avance. Dans le détail, en ce qui concerne les dates de soldes d’hiver, la majorité des réponses (58 pour cent) s’accordent à dire que le dernier samedi de Janvier correspond à la meilleure date possible pour s’harmoniser avec la saisonnalité des collections. A l’inverse, 21 pour cent des sondés souhaitent garder la date actuelle et 20 pour cent demande à la décaler juste après les fêtes de fin d’année. Concernant la période estivale les résultats sont également clairs, 57 pour cent demandent à démarrer les soldes d’été le 15 juillet, contre 22 pour cent pour garder la date actuelle et 20 pour cent pour la décaler au 1er samedi de juillet.

Il faut noter que le magazine Boutique2Mode avait effectué un sondage portant sur la même question pendant la période électorale de 2012. Le résultat y était encore plus frappant : 91 pour cent des détaillants sondés souhaitent déplacer le premier jour des soldes d’été au mercredi suivant le 14 juillet. Boutique2Mode livre cette explication : « Depuis l’instauration en 2009 des soldes d’été au dernier mercredi du mois de juin, nombre de détaillants se retrouvent dans la difficile situation de devoir solder des collections qu’ils n’ont même pas eu le temps de commercialiser ».

L’été 2013 fût l’exemple parfait de ce déséquilibre entre dates de soldes et saisonnalité, avec un printemps quasi inexistant et un temps plus que morose jusqu’à la fin juin (date de début des soldes) freinant les achats des nouvelles collections au prix public, pourtant en boutique depuis la fin janvier.

Des soldes flottants néfastes

Pas de surprise, les resultats affichent une belle unanimité : 90 pour cent des acteurs de la profession souhaitent la suppression des soldes flottants. Un véritable appel aux pouvoirs publics pour demander une meilleure réglementation de ces périodes de soldes, qui dévalorisent le produit et son achat plaisir. Les détaillants multimarques indépendants se retrouvent désormais face à des « clients perdus qui ne comprennent plus pourquoi payer le prix public». Un constat loin d’être inédit mais qui grave dans le marbre le fait les clients doutent de la sincérité des prix affichés.

Les ventes privées des marques à répétition toute l’année dans leur boutique propre ou dans leur eshop sont montrées du doigt par les détaillants indépendants multimarque qui crient avec force que ce système pertube leurs conditions de travail et dégrade leurs relations avec leurs fournisseurs. 93 pour cent d’entre eux sont même prêts à stopper leur collaboration avec les fournisseurs qui pratiquent ces ventes privées. Dans l’idéal, ils réclament des conditions d’achats plus souples pour contrer cette concurrence injustifiée qui pertube l’harmonisation de toute une profession.