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PPR va changer de nom

By FashionUnited

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Ce n’est pas vraiment une surprise, ni une première, mais c'est assurément un symbole. Le groupe PPR dont les initiales rappelaient trop ses origines dans la vente par correspondance ( PPR signifiant initialement Pinault-Printemps-La Redoute)

va changer de nom pour devenir « Kering ». L’info vient de l’agence financière Bloomberg repris par l’afp. Ce changement de nom pourrait se faire dès ce mois de mars.

Ce
n’est pas vraiment un recentrage, puisque le désengagement du groupe dans les activités de Redcats (pôle de vente à distance de PPR, construit autour de La Redoute) sont largement effectives : Vertbaudet et Cyrillus ont été vendus en fin d’année dernière et La Redoute sera cédée cette année, mais une officialisation formelle : le groupe de François-Henri Pinault, fondé par son père, ne s’intéresse plus désormais qu’au Luxe et au lifestyle. Kering évoquerait les consonances du mot caring « prendre soin », un terme qui s’adresse aussi bien au monde du sport qu’à celui de la mode haut de gamme. Et qui évite de perdre totalement ses racines françaises en n'optant pas trop brutalement pour un mot anglais.

L’histoire de PPR a souvent été ponctuée de ces virements de stratégies brutaux. Le négoce du bois et les matériaux de construction sont, dans les années 60, à l’origine de la fortune du milliardaire breton François Pinault. C’est en 1988 que Pinault SA s’introduit en bourse et s’intéresse à la grande distribution : 1991, prise de contrôle de Conforama, 1992, prise de contrôle du Printemps et de Armand Thierry : le groupe change de nom pour s’appeler Pinault-Printemps. En 1994, la redoute est absorbée ainsi que la Fnac, et le groupe devient Pinault-Printemps-La Redoute.

1999 sera une date clé dans l’histoire du groupe mais aussi dans l’histoire du luxe. Au prix d’une terrible bataille avec son rival Bernard Arnault, François Pinault s’empare de Gucci. Ce sera sa première incursion dans le luxe. Bernard Arnault, furieux, réunit ses troupes au siège de LVMH et déclare, d’une voix blanche de colère et de mépris : « La Redoute se lance dans le luxe ». Mais il est trop tard, le ver est dans le fruit et à partir de Gucci, Pinault va réussir rapidement à réunir un ensemble de marques de luxe de premier plan. En 2005, Pinault-Printemps-Redoute change de dénomination sociale et devient simplement PPR, pour être de nos jours appelé finalement Groupe PPR. Serge Weinberg quitte la direction du groupe et François Henri Pinault, le fils du fondateur, prend le relai.

La suite vous la connaissez : la nouvelle stratégie du groupe s’axe sur le luxe, domaine dans lequel les perspectives de croissance à l’échelle mondiale, notamment dans les pays émergents sont exponentielles : le groupe possède des marques superbes, riche de potentiel : Gucci, Balenciaga, Saint Laurent, Bottega Veneta, Stella McCartney, Alexander McQueen et tout récemment la jeune maison Christopher Kane, mais aussi le joaillier chinois Qeelin dont madame Pinault fils, c’est-à-dire l’actrice Salma Hayek, est une cliente assidue (« la boutique du Palais Royal est régulièrement dévalisée pour elle par son amoureux de mari » confie un commerçant célèbre du quartier). Le groupe est aussi axé sur le sport et le lifestyle avec Puma. Mais la distribution c’est finie. Le potentiel de croissance de La Redoute, malgré un chiffre d’affaires qui dépasse le milliard d’euros, ne convainc plus le PDG ; peut-être aussi que le cœur n’y est plus : pour François-Henri Pinault, La Redoute et la grande distribution représenteront pour toujours le symbole du mépris affiché par le grand rival de son père. La guerre entre la famille Pinault et la famille Arnault ne fait que commencer.
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