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Rana Plaza : un an après, mobilisation sur les réseaux sociaux

By FashionUnited

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Le 24 avril 2013, à Dacca, capitale du Bangladesh, l'effondrement d’un immeuble occupé par des ateliers textiles, le Rana Plaza, faisait plus de 1100 morts. Un an plus tard, l’anniversaire du drame devient une journée de sensibilisation sur les conditions de production

de l’habillement : la Fashion Revolution Day.

L’idée de cette manifestation ? Faire du 24 avril une étape significative dans l’amélioration des conditions de fabrication de la mode dans le monde.

Devenue un pilier de l’économie, celle-ci représente en effet aujourd’hui 80% des exportations annuelles s'élevant à 27 milliards de dollars, et emploie quatre millions de personnes, majoritairement des femmes. « Ces travailleuses deviennent le symbole des dérives de la mondialisation », déclarait Nayla Ajaltouni, coordinatrice du Collectif Ethique sur l'Etiquette dans une interview au journal Le Monde qui, avec Terre solidaire, bataille pour l'adoption en France d'une loi sur la responsabilité des entreprises vis-à-vis de leurs filiales et des sous-traitants, en termes de droits humains. De fait, dans les décombres de l’immeuble étaient retrouvées les étiquettes de grands groupes et géants de la mode tels que Carrefour, Auchan, Benetton, Primark et Mango.

Un selfie pour changer la mode

Dans le monde, si quelques people commencent à prendre la parole pour dénoncer les pratiques de la fast fashion à l'instar des actrices américaines Emma Watson ou Cate Blanchett, un mouvement a vu le jour en Grande Bretagne porté par la militante du commerce équitable Carry Somers. Baptisé « Fashion Revolution Day », celui-ci se veut un rendez-vous annuel pour célébrer une mode positive et tous ceux qui contribuent à la rendre possible (marques, petits producteurs, industriels…). Pour qu’il n’y ait plus jamais de Dacca, il vise à créer une plateforme mondiale valorisant les meilleures pratiques du secteur textile. En parallèle, pour (r)éveiller les consciences, une manifestation sur les réseaux sociaux a été lancée. Ainsi, chacun est invité à se photographier avec un vêtement porté à l’envers ou l’étiquette bien en vue et à envoyer son selfie à France@fashionrevolution.org et sur les comptes Twitter, Facebook, et Instagram. Si en France, l’initiative est toute nouvelle, plus de 40 pays sont déjà moteurs dans la mise en place de la plateforme mondiale Fashion Revolution Day. A Paris, pour donner l’impulsion à cette première mobilisation collective française, quatre ambassadrices ont été choisies pour porter le projet : Sabrina Cherubini (Ekyog), Barbara Coignet (1.618 Luxe & Développement Durable), Cécile Lochard (Citizen Luxury) et Isabelle Quéhé (Fondatrice de l’Ethical Fashion Show). Objectif : questionner sur “Qui a Fait Vos Vêtements ? ” (“Who Made Your Clothes ?”). « Le public doit imaginer le chemin parcouru par ce qu’il porte, explique une porte-parole. De la couturière jusqu’au producteur de coton, nous espérons que cela sera le début d’un processus de découverte, de prise de conscience sur le fait que l’achat d’un vêtement n’est finalement que la dernière étape d’un long voyage au cours duquel il est passé entre les mains de centaines de personnes ».

 

Vers plus de transparence dans l’industrie de la mode

Si les esprits ont été marqués par le drame du Rana Plaza, la mode a t-elle pour autant changé ses pratiques en un an ? Au Bangladesh, pour essayer d'éviter de nouveaux drames, une vague d'inspections de 1.500 ateliers textiles a été récemment lancée, financée par les chaines occidentales d'habillement. Résultat : plusieurs usines ont été fermées sur place depuis. Un pays qui se doit d’être sous haute surveillance puisque celui-ci est le deuxième exportateur de vêtements au monde, fournissant notamment de grands noms tels que l'Américain Walmart, le Français Carrefour ou encore le Suédois H&M.

Enfin, à Paris, les responsables des institutions internationales, des entreprises, et le ministère du Commerce extérieur français, ont tenu le 31 mars dernier une réunion d'étape pour évaluer les progrès effectués en faveur du renforcement des normes sociales et environnementales dans le commerce international. Première constatation : les marques internationales, les sous-traitants et les fournisseurs se sentent de plus en plus concernés. La France a donc posé les jalons d’une politique de responsabilisation dans la chaîne d'approvisionnement des géants du textile et un cadre de référence a été mis en place. Au final, l’accord international visant à renforcer la sécurité des usines textiles au Bangladesh a été rejoint par une centaine de marques. Et il se pourrait fort que celui-ci s’étende à d'autres régions du monde.

Céline Vautard
Photos : Fashion Revolution Day

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