Soldes d’été : un premier bilan « décevant »

Bordeaux, Saint-Etienne, Langon, Montpellier : de tous les coins de l’hexagone, raisonne les échos sinistres du même constat : le début, depuis mercredi 25 juin, des soldes d’été, est au mieux « mitigé », au pire « décevant » quand il n'est pas terriblement « poussif ».

Si ce n’est pas le démarrage du siècle, notons cependant que le début des soldes, depuis l’instauration des soldes flottants,n’a jamais été excellent. Ainsi l'été 2013 avait connu un mauvais démarrage mais le rattrapage avait été éclatant et au final le bilan excellent. Pas de panique donc. Ce qui diffère cette année, c’est le motif invoqué. Le mauvais temps ? La crise ? Non : d’après Hervé Parisot, le directeur de Marques Avenue Troyes à Saint-Julien-les-Villas, cité par le quotidien régional l’Est Eclair, tout ça, c’est à cause de l’effet Coupe du monde, audience audimat TF1 à l’appui. Explication plus raisonnable, le fait que soldes d’été s’étalent plus que celles d’hiver. Eric Bargain, le président de l’association « Saint-Etienne centre-ville » le dit sans tourner autour du pot : « On peut d'orès et déjà dire que ça se présente moins bons que pour mêmes soldes l'an passé. Cela est sans doute dû à la morosité ambiante, mais aussi parce qu'en cette période de début d'été, les Stéphanois privilégient peut-être davantage leur budget vacances que leur budget soldes ». A Montpellier, une enquête menée par la CCI atteste que 62 pour cent des 500 commerçants du centre-ville interrogés observent un début de soldes "moins bon" qu'il y a un an. Autre enseignement de l’enquête "Les commerçants estiment à 54 pour cent que la date de début des soldes est trop précoce : l'été commence le 21 juin, avant le versement des salaires ».

« La folie des soldes a fait long feu »

A Bordeaux, on n’hésite pas à affirmer que ce phénomène d’érosion est définitif. Cité par Direct Matin Bordeaux, une vendeuse d’un magasin de prêt-à-porter situé dans le centre-ville est catégorique « « D’habitude, on cartonne sur ces jours-là. Là, on n’a même pas atteint les objectifs. On tourne au ralenti.» Et ce ne sont pas les démarques précoces qui y changeront quelque chose. Car les rabais quasi-permanents (multiplication des ventes privées, des avant-premières, des soldes flottants) ont fait perdre aux soldes leur caractère exceptionnel. Le premier bilan de la période effectué par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Bordeaux Suite à une enquête réalisée les 2 et 3 juillet auprès de 70 commerçants du centre-ville, révèle que près de la moitié des commerçant prévoit une baisse de leur chiffre d’affaires à la fin des soldes par rapport à ceux de l’été 2013. Point important, ce désenchantement serait beaucoup plus poignant dans les enseignes haut de gamme.

Si les explications diffèrent et se nuancent d’une région à l’autre, tous les commerçant par contre se mettent au diapason pour affirmer avec force que les sites de vente en ligne leur font une redoutable concurrence. Ils constatent impuissant que malgré le fait que 76 pour cent des français ont l’intention de faire les soldes d’été, soit 5 pour cent de plus qu’en 2013, ces achats se font de plus en plus sur le net. Rappelons qu'à partir du 1er janvier 2015, les soldes flottants seront supprimés au profit de deux périodes de six semaines, l'une débutant le 1er mercredi de janvier, l'autre le 1er mercredi de juin, a annoncé le gouvernement. De nombreuses enseignes utilisaient ces soldes flottants pour prolonger la période des soldes. Cette décision est donc saluée par les professionnels qui espèrent plus de visibilité sur les périodes des soldes.