Tag Heuer (LVMH) supprime 46 postes

Si le dicton « quand le bâtiment va, tout va » n’a jamais été contesté, celui qui affirme que la santé du luxe se mesure à la forme des ventes horlogères, est rarement démenti lui aussi. On peut donc affirmer que la vague de chômage, partielle ou définitive, qui s’empare ces jours-ci de l’horlogerie suisse n’est pas

bon signe pour l’année 2015.

Le premier signe inquiétant est venu vendredi dernier quand Cartier, fleuron du groupe Richemont, numéro deux mondial du luxe, a annoncé la mise en place de

mesures de chômage partiel à partir de novembre au sein de sa manufacture située à Villars-sur-Glâne, dans le canton suisse de Fribourg. Une réduction d’horaires concernant 230 employés du site qui devront tous chômer au total trois jours par semaine. Les pertes de salaires seront minimes (94 pour cent du salaire sera couvert).

"Un contexte économique mondial morose"

Si ce n’est pas la première fois que Cartier met un site en chômage partiel (cela c’était déjà produit en 2009), l’autre nouvelle annoncée aujourd’hui par Tag Heuer, révèle des signes profonds de morosité économique. La marque horlogère suisse propriété du groupe de luxe français LVMH, va en effet licencier 46 personnes en Suisse et placer 49 autres employés en chômage technique jusqu'à la fin de l'année.

En cause, une baisse des ventes après des années fastes de croissance à deux chiffres. "A taux de change constants, nous sommes stable par rapport à l'année passée", rassure pourtant Stéphane Linder, le PDG de Tag Heuer. Il se dit même optimiste sur les développements à venir en ajoutant que les ventes ont progressé de manière constante depuis le début de l’année. Chez Cartier, le ton est moins enthousiaste puisqu’on indique laconiquement que les ventes ont baissé en raison du "contexte économique mondial morose". Si Cartier ne communique pas sur des changements éventuels de stratégie, on reconnait chez Tag Heuer que la griffe va se concentrer sur son cœur de métier. Elle compte donc fermer sa cellule de chronométrage et son département « de diversification » qui propose les produits dérivés (accessoires, téléphone) : seules les lunettes seront conservées.