Alber Elbaz (Lanvin) veut habiller des "femmes de tous âges"

Adolescentes et femmes mûres se côtoyaient jeudi soir en robes

fluides raffinées et manteaux brodés sur le podium du défilé Lanvin pour la collection conçue par Alber Elbaz, heureux d'"habiller des femmes de tous âges, pas juste des poupées Barbie siliconées". "On est une industrie qui cherche toujours la nouvelle fille, le nouveau styliste, le nouveau lieu du moment, le nouveau restaurant. Là j'ai eu vraiment très envie d'avoir des filles du moment mais j'ai eu très, très envie aussi de penser aux autres", a expliqué le directeur artistique de la maison parisienne qui fête cette année son 125e anniversaire.

"J'ai appelé toutes les filles, toutes les femmes que j'aime bien et qui ont défilé pour nous et je leur ai demandé si elles pouvaient venir", a-t-il raconté aux journalistes après le show, citant Violetta Sanchez, mannequin en vogue dans les années 1980. "J'essayais juste de montrer que le logo Lanvin, qui représente la mère et la fille, est toujours pertinent aujourd'hui. On peut avoir des femmes de 55 ans et des filles de 16 ou 17 ans, et ça marche, c'est bien. C'est joli d'avoir des rides, c'est joli d'avoir un petit peu de cheveux gris, parce que c'est la vie, on ne peut pas effacer la vie", a poursuivi Alber Elbaz, directeur artistique de Lanvin depuis 2001.

"Cela me fait plaisir de voir qu'on habille des femmes de tous âges, et pas juste des poupées Barbie siliconées", a-t-il lancé. Sa collection s'adresse à "une femme avec plein de facettes", selon Alber Elbaz, qui l'a conçue en essayant de faire abstraction des images de modèles à l'écran. "Je me suis dit que l'internet et l'écran nous poussaient sans doute à concevoir des choses qui sont belles en photo mais pas toujours dans la vie réelle. Donc j'ai éteint l'écran cette saison", a-t-il encore raconté. "J'ai décidé de revenir à une simplicité totale (...) j'ai décidé de ne faire que ce que je vois à l'oeil nu, que ce que les filles me disent qu'elles aiment bien, ce qu'elles trouvent confortables." La collection faisait une large part au noir, or et marine, sur des robes longues de soirée, de modèles plus ajustés, de tuniques vaporeuses imprimées.