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La Belgique : centre de financement de LVMH

By FashionUnited

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La Belgique est devenue le centre opérationnel de

financement de l'empire de Bernard Arnault. Le quotidien belge L'Echo chiffre à 13 milliards d'euros environ les sommes qui ont circulé en Belgique en 2011 par l’entremise de 12 sociétés liées à LVMH et LVMH Finance Belgique. Ces sommes représentent plus de la moitié du chiffre d'affaires réalisé l'an dernier par le groupe. L'une d'entre elles, Pilinvest, a vu en un an son capital augmenter de 386 millions d'euros à 3,3 milliards d'euros.

Ces 12 sociétés, installées dans un modeste bureau établies de Schaerbeek, à Bruxelles, n'ont pourtant créé que sept emplois. Elles ont cependant déclaré des actifs oscillant entre 100 000 et 2,6 milliards d'euros. Pourquoi autant de sociétés ? La réponse est simple : le fait de multiplier les entités permet d'accroître les avantages fiscaux.

188 millions d’impôts déduits en quatre ans

Ces sociétés ont été installées en Belgique depuis 2008. Cela aurait permis à LVMH de ne payer, en Belgique, que 24,2 millions d'euros d'’impôts sur 630 millions de bénéfices depuis 2009. Soit un taux moyen de 3,84 % alors que les entreprises belges doivent acquitter un taux de 33,9 %. A titre de comparaison, la plupart des revenus du travail en Belgique, moyens et supérieurs, sont imposés à 50 %. Grace à cette largesse fiscale, LVMH Finance Belgique a pu déduire 188 millions d'euros de ses impôts en quatre ans.

Pilinvest, a été installée il y a dix ans. Cette structure administre Protect Invest, la fondation privée, créée par Bernard Arnault, destinée à protéger les intérêts de ses héritiers en leur permettant d’éluder les droits de succession en France et de bénéficier des règles belges, très avantageuses pour le patrimoine immobilier. Selon L'Echo, cette fondation ne serait, pour l'heure, pas alimentée : elle n’aurait que 612 euros d'actifs. Plus étonnant, Pilinvest, holding détenue à 100% par Bernard Arnault, possède des participations chez Christian Dior et LVMH en France, mais en même temps, n’a pas rempli toutes ses obligations en matière de remise des comptes annuels : c’est simple, elle ne les a tout simplement pas publié en 2010 et 2011. Ce qui l’expose théoriquement à des sanctions qui peuvent aller jusqu’à la dissolution.

La gauche belge critique régulièrement ces privilèges offerts aux multinationales. Les syndicats protestent contre ce symbole de la schizophrénie fiscale du pays qui taxe lourdement ceux qui vivent de leur travail, et protège les grandes entreprises et les rentiers.

Pierre Moscovici, le ministre de l'économie, a annoncé, récemment, la volonté du gouvernement Ayrault de renégocier la convention fiscale franco-belge signée en 1964. Cette convention assure une protection particulière aux détenteurs de la nationalité belge, même couplée à une double nationalité.