Elie Saab, retour à la simplicité

Belle de Jour échappée d’un film de Luis Buñuel, la femme Elie Saab adopte une silhouette crayon, quintessence du chic parisien. Marquée à la taille de fines ceintures, elle remet à la page l’élégance des années 60, juchée haut sur des talons bridés inspirés des babies.
 
Gainée dans une robe-tailleur fuseau en crêpe de laine vierge rouge baiser, sable-blond ou prune, elle renoue, avec féminité, avec les manches raglan et jupes à godets. Légèrement évasée, la silhouette est structurée avec aplomb, faisant la part belle aux tombés impeccables des looks en laine fraîche stretch. Subtilement ajourées de rainures en dentelles et mousseline, quelques vestes en crêpe de laine insufflent un esprit couture, repris par autant de plis creux et drapés ‘portefeuille’ près du corps.
 
Par contraste, des robes en mousseline imprimée de dessins néo-floraux et rayures crayonnées au fusain volent avec une légèreté retrouvée. Nouveaux outsiders, des pièces en cuir, maille et fourrure noire onyx s’immiscent par touches: un jeté d’épaule en renard flirte avec une robe en maille rythmée de plissés ‘strates’ ou un petit top en laine rouge cerise parfaitement daywear.
 
Rivalisant d’élégance, une série de basques enlacent la taille et affinent la silhouette. Graphiques et précis, des inserts ‘twistés’ se découvrent comme des bandes smockées qui accompagnent l’anatomie pour souligner la taille, la poitrine ou une épaule.
 
Grand soir, un quatuor de robes pailletées prune et gris-nuage rebrodées ton-sur-ton presque insolente face à d’autres silhouettes en soie plissée nervurée aubergine et rouge vermeil. Scintillants, les derniers passages apparaissent comme autant de constellations blanc-argent, violine et noir macadam.