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À Saint-Etienne, une exposition retrace l'histoire des dessous

By AFP

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Culture

Crédit : Unsplash, Dainis Graveris

Saint-Étienne - Sublimer, cacher ou soulager les corps : le musée d’art et d’industrie de Saint-Etienne retrace l’histoire des sous-vêtements, un chassé croisé entre avancées techniques et évolutions sociétales qui explore les emplois du ruban, savoir-faire stéphanois emblématique.

De l’Ordre de la Jarretière fondé en 1348 à un affriolant peignoir en macramé de rubans rouges imaginé par la maison Franck Sorbier, l’exposition propose un voyage à travers le temps, les mœurs et les rapports entre sexes. Des carcans qui enferment aux matières qui libèrent, le parcours revisite les changements au sein d’un vestiaire de l’intime porté par des rubans tantôt censeurs tantôt aguicheurs. D’un modèle à l’autre, nouvelle époque; le corset se fait guêpière et s’érotise, en laissant respirer les formes.

Les visiteurs en corsets

Pour les nostalgiques, une cabine d’essayage permet aux visiteurs d’enfiler ces chefs d’oeuvre de compression enrubannée et d’en saisir les contraintes. L’entre deux-guerre finit de dissocier les dessous féminins : en haut, le soutien-gorge se démocratise, tandis qu’en bas, la fibre latex permet la révolution de la gaine. La rubanerie devient un art industriel, au service de la femme.

Suivent le lycra en 1959, et le collant Dim en 1964, qui rendent obsolètes les portes-jarretelles et permettent le sacre de la mini-jupe. La créatrice Chantal Thomass, marraine de l’exposition, remet la lingerie sur les podiums des défilés dans les années 1980 quand chez Jean-Paul Gaultier les dessous passent au-dessus.

Les rubaneries, présentes à Saint-Etienne dès le XVIème siècle grâce à l’essor de la soierie lyonnaise, se sont depuis réinventées en se tournant vers le médical et le sport promu par la société des loisirs. Gibaud dépose sa ceinture de flanelle “reins au chaud” et Thuasne, devient un leader international dans la contention et l’orthopédie.

“Aujourd’hui encore, 60 pour cent de la production nationale de rubans de santé est réalisée dans la région”, affirme Sylvain Besson, commissaire scientifique de l’exposition.

Dans la dernière partie des collections présentées, la réflexion sur le genre affleure. On y croise les binders, des brassières compressives vendues en ligne qui donnent l’illusion d’un torse plat, ou le string qui cherche encore sa place dans la penderie masculine, introduit par la communauté gay.

“Les sous-vêtements, un temps très sexués, marquaient les différences anatomiques en concrétisant le genre”, explique Sylvain Bois, commissaire général. “Désormais, ils sont un miroir de la personnalité, autant que les vêtements”, poursuit-il, en prenant l’exemple des “boxers qui dépassent du pantalon et dont la marque s’affiche sur le ruban élastique”. “Les rubans de l’intime”, à voir jusqu’au 14 novembre. (AFP)

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