La mode libératrice de Mary Quant exposée à Londres
loading...
Parmi elles, 35 ont été fournies par les femmes qui les ont portées et partagent avec les visiteurs leurs anecdotes sur des écriteaux.
Un imperméable en plastique rouge pétant avec un col blanc, de 1966, a ainsi habillé deux générations de la famille de Lady Michaelle St. Vincent. Une courte robe de cocktail violette a accompagné Nicky Hessenberg dans "l'épreuve" de ses toutes premières soirées "d'adultes".
L'exposition du Victoria and Albert Museum présente vêtements et accessoires créés de 1955 à 1975 par Mary Quant et quelques affiches publicitaires pour ses produits cosmétiques.
La déambulation commence en pleine époque du "Swinging London" avec sa première boutique "Bazaar" ouverte en 1955 dans le quartier de Chelsea, avant de s'intéresser au développement de sa marque au Royaume-Uni et ses collaborations aux Etats-Unis.
"Mary Quant a joué un rôle déterminant dans l'émergence de l'identité de la mode britannique dans le monde et a fait de Londres un centre international de la mode de rue", a souligné Tristram Hunt, le directeur du musée V&A, lors de la présentation de l'exposition à la presse mercredi.
En utilisant les moyens de production de masse, elle s'érige en véritable icône de la "démocratisation de la mode".
Mary Quant lance ainsi dans les années 60 une gamme abordable de vêtements, "Ginger Group", composée de robes tabliers, longues ou courtes, dans des teintes prunes, grises ou ambrées.
Elle a surtout marqué son époque en s'appropriant les lignes de la mode masculine. Avec des coupes volontiers androgynes, elle promeut des vêtements confortables, qui "libèrent physiquement" des femmes "qui travaillent de plus en plus", explique Jenny Lister, conservatrice de l'exposition.
Une vidéo de ses défilés montre des mannequins libres de se déhancher au son d'une musique entraînante. Son oeuvre "montre comment la mode peut refléter les changements sociaux et comment la mode peut, peut-être, les provoquer", poursuit Jenny Lister.
Certains de ses vêtements ne sont pas exempts d'un grain de folie, avec par exemple des robes dotées de fermetures éclair sur le torse, pour dévoiler ventres ou poitrines.
Lorsqu'elle est décorée par la reine en 1966, la styliste porte sa courte robe "OBE", pièce phare de l'exposition, inspirée des vêtements de sport.
Ce fort penchant pour le "sportswear" et la mode de rue fait de la créatrice une avant-gardiste. Nombre de pièces exposées rappellent étrangement le vestiaire des jeunes croisés aujourd'hui dans les quartiers branchés de la capitale britannique.
Mario De Biasi / Leemage, AFP