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Le textile : nouveau medium de l’art contemporain ?

By Herve Dewintre

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Culture

Crédit photo : Richard Porteau, Laurie Charles, DR.

La 66eme édition du salon de Montrouge dévoile un florilège d’artistes contemporains qui utilise le textile pour exprimer leur vision du monde.

Depuis 60 ans, en proche banlieue parisienne, le salon de Montrouge dévoile pendant plusieurs semaines les nouveaux espoirs de l’art contemporain. De nombreux artistes aujourd’hui reconnus, y ont révélé leurs premières productions : on pense notamment à Jean-Michel Alberole, Arthur Van Hecke, Lise Stoufflet ou encore Hervé Télémaque. Particularité du salon, dont l’accès est par ailleurs gratuit : chaque exposant est sélectionné par les membres d’un comité qui réunit critiques d’art, galeristes et commissaires d’exposition.

Crédit photo : Leïla Pile.

Pour sa 66eme édition qui se déroulera du 13 octobre au 1er novembre au Breffoi de la ville, la manifestation réunit sous le commissariat de Guillaume Désanges et Coline Davenne, une myriade d’artistes qui ont pour point commun d’exprimer leur vision du monde par l’intermédiaire du textile. Une vision souvent revendicative. La protection de l'environnement, la lutte féministe, la vie urbaine, les technologies du futur sont largement abordées. « La diversité de l'art du textile le rend difficile à cartographier car il est remanié par des artistes contemporains pour de nouvelles formes et de nouveaux discours. Ils détournent ce matériau de sa fonction première de vêtir, pour aborder et véhiculer les enjeux sociétaux actuels » indiquent les deux commissaires dans un communiqué.

Crédit photo : Laure Nicod, Jot Fau.

Redécouverte des techniques qui renouent avec un art ancestral

Ainsi, Laurie Charles peint sur de grandes toiles des fresques représentant des auto-fictions et narrations spéculatives qui abordent les thématiques du corps, du soin, du vivant et du désastre écologique en mêlant des références au folklore, aux sciences humaines et aux récits féministes. La bruxelloise Leila Pile, diplômée de La Cambre, impose une lecture sensible de l’espace en engageant son corps qui tisse une bande, ourdit un fil, se concentre sur l’irrégularité d’une matière pour se libérer du système métrique. Jot Fau, par le biais de l’installation textile, construit un pont entre histoires intimes et collectives en utilisant des matériaux chargés d’histoire, tandis qu’Aëla Maï Cabel, à partir de techniques vernaculaires déployées dans des installations textiles chargées de maladresses volontaires, crée des espaces narratifs qui interrogent nos usages et nos relations aux objets et à leur milieu. Nouvelle tendance ? Plutôt une redécouverte et une réappropriation des techniques qui renouent avec un art ancestral considéré longtemps comme un art mineur. 

Crédit photo : Flavio Pescatori, Roy Köhnke.
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