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Vendôrama : le coup de maître de Boucheron

By Herve Dewintre

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Culture

Boucheron, propriété du groupe Kering, occupe une place à part dans le cœur des amateurs de bijoux. Tout d’abord, parce que c’est la maison qui a mis en orbite la Place Vendôme. Avant elle, à Paris, tout se passait sous les arcades du Palais Royal, dans le tumulte des grands boulevards, ou, plus rare, dans les vastes boutiques de la toute nouvelle rue de la Paix conçue comme un prolongement du quartier de l’Opéra. Fréderic Boucheron, en s’installant le premier Place Vendôme a initié un mouvement qui allait porter la haute joaillerie française au tout premier plan de la scène mondiale. Cette maison a pavé le chemin aux autres. Sa boutique, idéalement située au numéro 26, est la plus lumineuse de la place. Quand votre métier consiste précisément à faire mettre en lumière les femmes et les pierres précieuses, ce genre de détail compte.

Les amateurs de bijoux aiment également Boucheron pour une autre raison, plus simple et évidente : le joaillier, à lui seul, résume et explique l’histoire du goût parisien. Sans entrer dans le détail, disons simplement que ses créations ont embrassé – et souvent initié - l’ensemble des courants artistiques du XXème siècle. Du XIXème aussi d’ailleurs. Le succès de la bague Quatre le prouve. Enfin, il faut signaler que la maison – hasard du commerce ou affinité particulière – s’est toujours attelée à exalter la liberté de la femme. Et ce n’est pas un slogan creux. Pièces légères et souples, colliers sans fermoir, espièglerie des broches animalières, inventivité des matériaux et des dessins : les bons de commande confirment que de nombreuses clientes achetaient elles-mêmes leurs bijoux chez Boucheron. Etaient-elles ce qu’on appelait à l’époque des cocottes ou des demi-mondaines ? Peu importe, l’histoire retiendra qu’elles étaient avant tout des femmes indépendantes, pleinement déterminées à exercer leur singularité, sans attendre l’autorisation de personne.

Un voyage initiatique et interactif

Le joaillier a conçu une exposition épatante à la monnaie de Paris. Ce n’est pas une exposition traditionnelle, plutôt une expérience ludique, inventive et généreuse. L’installation – une structure métallique qui soutient un grand dôme translucide - se dresse derrière le musée situé quai de Conti : l’entrée se fait par la rue Guénégaud. Nous sommes dans une cour côtoyant un hôtel particulier dont la façade heureusement conservée est également la toute première réalisation de Jules Hardouin-Mansart. C’est l’architecte à qui la place Vendôme doit sa physionomie actuelle. Cette cour, dans les mois à venir, va se transformer un jardin : le jardin Mansart. Boucheron a pris en charge cette restauration.

L’exposition propose un voyage initiatique. Chaque étape représente une étape décisive de la création d’un bijou : l’inspiration, la conception et la fabrication, la révélation. De nombreux bijoux sont présents, des livres d’archives, des croquis, des publicités d’époque. Les présentations font la part belle aux dispositifs numériques – vidéos aux formats innovants, réalité augmentée - et aux animations vivantes: des acteurs vous chuchotent des anecdotes, des panneaux invitent le visiteur à apporter sa touche personnelle dans la création finale d’un collier. Fidèle à son caractère, la maison n’a pas voulu de mise en scène somptuaire et pompeuse. Boucheron n’est pas une maison bêcheuse. C’est au contraire délicieusement bon enfant, formidablement pédagogique. Les enfants risquent bien d’adorer d’ailleurs. N’hésitez pas à les amener. C’est gratuit et ca dure dix jours. Il faut juste s’inscrire sur le site dédié.

Crédit photo : Boucheron,dr

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