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COP21 saga (I) : Andrea Crews ou l’art de l’upcycling

By Céline Vautard

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En marge de la 21ème Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (du 30 novembre au 11 décembre 2015), Fashionunited propose un tour des initiatives et réflexions qui favorise une mode plus responsable. Rencontre cette semaine avec Maroussia Rebecq, fondatrice du collectif Andrea Crews.

Précurseur sur le procédé de l’Upcycling en France, Maroussia Rebecq proposait dès 2002 au Palais de Tokyo à Paris un atelier géant dont le but était de parler du recyclage et de la transformation des vêtements. « Ce dispositif était une réflexion sur la consommation de la mode et la création en générale », explique la créatrice. Dans la foulée, le collectif Andrea Crews est fondé et a depuis essaimé ses ateliers dans le monde entier. Aujourd’hui, à l’occasion de la COP21, il organise les 26, 27 et 28 novembre 2015, au 80 rue de Turenne dans son nouveau project space, baptisé le Cœur, attenant à sa boutique, un workshop live avec la marque Damart. Avec des étudiants de l’école parisienne Chardon-Savard, l’objectif est, avec des Thermolactil upcyclés, de créer des pièces plus fun (qui annonce par ailleurs la prochaine capsule avec la marque qui sortira en septembre 2016), mais aussi, à partir du prêt-à-porter Damart, de réaliser des pièces plus sculpturales dans un esprit créateur. « Même si Andrea Crews a développé une collection en petite série, le procédé d’upcycling fait partie de notre ADN et nous continuons à travailler cette pratique artisanale qui fait notre différence », explique Maroussia Rebecq.

Une mode qui bouscule les codes

Sur un marché de la mode très marketé, Andrea Crews a su cultiver son image décalée voire un brin trash mais sans jamais rien renier de ses fondamentaux. « Nous avons créé notre propre pratique, au jour le jour, poursuit la créatrice. Notre mode est associée à des valeurs humaines, nous essayons de réfléchir à comment faire les choses bien, à travailler dans le partage ». Inspiration puisée dans l’art (P/E 2015), dans l’univers de l’automobile et du tunning (A/H 2015) ou encore des arts martiaux japonais (P/E 2016), chaque saison la collection déroule sa propre histoire et montre la créativité débridée de la marque. « Mon style ce sont des pièces fort de café, pas évidentes à porter mais actuelles, confie Maroussia Rebecq. Cette création barrée c’est ma façon à moi de bousculer les codes et de montrer que l’on peut dire les choses avec ce qu’on donne à voir, la façon que l’on a de s’habiller. Ca rapporte moi que de faire de l’hyper fashion mais la sincérité est une chose qui me touche ».

Faire réfléchir le consommateur

Plus besoin pour Andrea Crews d’expliquer le concept d’upcycling. Ecologie oblige, le recyclage est depuis devenu à la mode. « Le consommateur est beaucoup plus réceptif et même si nous ne sommes pas là pour faire de la politique, notre collectif a aussi une partie activiste évidente », souligne Maroussia Rebecq.

Du coup, les marques et les écoles sont nombreuses à solliciter les talents d’Andrea Crews. De Nike, à Eastpack en passant par Sloggi et actuellement Damart, les collaborations sont nombreuses. Avec les écoles de mode, elle réalise de nombreux workshops. Le dernier en date, en octobre dernier, les a conduit à Esmod Kyoto. Sur place, un atelier de kimonos upcyclés a permis de mettre sur pied un défilé (voir photos). « Basculer les jambes dans les manches pour en faire un sarouel, voilà mon style, lance Maroussia Rebecq. Notre mode se veut alternative mais surtout créative et spirituelle. Notre but est de réfléchir sur comment penser le monde différemment et d’agir ».

Photos : Collection Andrea Crews – Portrait de Marroussia Rebecq – Défilé avec les créations réalisées pendant le workshop avec Esmod Kyoto.

Andrea Crews
COP21 saga