Coup d'envoi de la fashion week de Londres, qui mise sur l'énergie des jeunes créateurs
loading...
Londres - Après New York, le monde de la mode se retrouve à partir de vendredi à Londres pour cinq jours de défilés, avec quelques grands noms comme l'incontournable Burberry mais aussi beaucoup de jeunes créateurs qui pourraient faire la mode de demain.
Il y a un an, la semaine de la mode de Londres, qui devait faire son grand retour après les années Covid, avait été éclipsée par la mort de la reine Elizabeth II, le 8 septembre, suivie de dix jours de deuil national. Cette année, plus de 80 designers sont programmés pour présenter leur collection printemps/été 2024. Il doit y avoir une cinquantaine de défilés et de nombreuses présentations.
"Nous allons avoir cinq jours passionnants, pleins de créativité", s'enthousiasme Caroline Rush, directrice du British Fashion Council (BFC), l'organisateur de cet événement. En introduction à cette fashion week, le magazine Vogue a déroulé jeudi soir le tapis rouge à nombre de stars britanniques pour une soirée de gala, célébrant la culture du pays, aussi bien la danse, que le théâtre ou la pop music, de Shakespeare au rappeur Stormzy. Les mannequins Cara Delevingne, Kate Moss ont défilé.
Mais Londres est plutôt à la peine sur la planète mode. La pandémie, l'inflation qui reste la plus élevée des pays du G7 (6,8% en juillet) et aussi le Brexit n'aident pas.
La fashion week de Paris reste la plus prestigieuse, devant Milan et New York. La capitale britannique manque de grands noms. Comme un symbole de cette perte d'influence : la très British Victoria Beckham présente depuis l'an dernier sa collection à Paris. Le gouvernement a annoncé mercredi un fond de 2 millions de livres sterling (2,3 millions d'euros) pour soutenir les jeunes créateurs. Cette aide ira au programme NewGen du BFC.
Depuis trente ans, cette initiative soutient les meilleurs jeunes créateurs de mode et vise à lancer les marques mondiales haut de gamme de demain. Plusieurs grands noms de la mode ont bénéficié de ce programme, dont Alexander McQueen, mort en 2010.
Rebelle
Le Design Museum à Londres présente d'ailleurs à partir de samedi une exposition célébrant ces jeunes talents NewGen, qui ont apporté tant d'énergie à la mode. "Rebel: 30 years of London fashion" (Rebelle : 30 ans de mode londonienne) montre une centaine de looks, dont certains sont entrés dans l'histoire de la culture pop.
Cette année, une vingtaine de créateurs bénéficient du programme NewGen. La plupart sont sortis tout récemment d'école, mais ont déjà réussi à habiller certaines des plus grandes stars du moment. Des créations de l'Ukrainienne Masha Popova ont été ainsi portées par la chanteuse Dua Lipa. L'actrice Zendaya a été séduite par Di Petsa.
Mais Burberry, maison londonienne fondée en 1856, reste le rendez-vous le plus attendu. Le défilé aura lieu lundi après-midi. Ce sera seulement la deuxième collection du directeur de création anglais Daniel Lee, après celle de février. Cet ancien de Bottega Veneta a remplacé il y a un an Riccardo Tisci. Les ventes se sont envolées en Chine pour la marque aux carreaux si reconnaissables.
Le dernier jour, mardi, des créateurs ukrainiens vont présenter leur collection, Londres accueillant une nouvelle fois, en raison de la guerre, la fashion week ukrainienne. Le BFC essaie aussi de faire de Londres un lieu de plus en plus inclusif pour les défilés. L'objectif est d'"avancer vers une représentation équitable et juste" dans la mode, selon le BFC.
Autre rendez-vous mode à ne pas manquer à Londres : l'exposition "Gabrielle Chanel. Fashion manifesto" ouvre samedi au Victoria and Albert museum. Ses soixante ans de carrière y sont retracés, avec quelques-unes de ses plus grandes créations qui ont révolutionné la garde-robe des femmes. (AFP)