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Défilé Balmain PE24 : l'apparente résilience des travailleurs de la mode

By Julia Garel

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Backstage Balmain SS24 Credits: Lauchmetrics Spotlight.

Présenté mercredi soir, le défilé printemps-été 2024 de la maison Balmain restera marqué du vol dont a été victime la griffe de luxe quelques jours plus tôt. Il sera aussi célébré pour le travail accompli avec résilience par les équipes qui ont dû travailler dur en vue d'offrir un show dont la date n’avait pas été repoussée.

Balmain, printemps-été 2024

Dans la douceur feutrée d’un décor tapissé de bleu, les silhouettes du PE24 ont foulé le catwalk Balmain sans rien laisser paraître. Les 50 pièces volées quelques jours plus tôt semblaient toutes avoir été remplacées. À première vue, l’urgence dans laquelle le show a été remis sur pied n’est pas perceptible. Mais finalement, pourquoi le serait-elle ? L’écosystème de la mode, et la période de Fashion Weeks en particulier, est connue pour les nuits blanches que doivent souvent enchaîner les équipes avant le show. Une habitude si l’on en croit la série documentaire « Le Jour d'Avant », réalisée par le journaliste Loïc Prigent en 2009 où l’on perçoit le stress qui règne durant les heures précédant les défilés.

Au sortir du show, le directeur créatif, Olivier Rousteing, a partagé sur son compte Instagram une vidéo joyeuse de son équipe, assise sur les marches du Trocadéro, la félicitant d’un grand « Bravo » ! La vidéo indique en légende « I love my Balmain team », puis « I love you so much Balmain team ». L’ambiance est gaie et les mots d'Olivier Rousteing sont reçus avec ferveur.

Backstage Balmain SS24. Credits: Lauchmetrics Spotlight.

Dans le communiqué, le directeur créatif n’oublie pas non plus de mentionner le travail d’équipe en l’intégrant à clairement dans ses phrases. Comme une anaphore, les mots « My team and I » (en français, « mon équipe et moi »), rythment le texte transmis à la presse.

La mention du vol n’arrive qu’à la fin du document daté du 27 septembre. Ces mots, ajoutés en post-scriptum, viennent corroborer l’image d’une mode habituée à travailler dur et dans l’urgence durant les Semaines de la mode.

« (...) dans la mode, une grande partie du travail consiste à toujours essayer de faire face du mieux possible aux imprévus », écrit Olivier Rousteing. Il ajoute : « (...) au lieu de ressasser les faits, j’aimerais ajouter une note à ce communiqué afin de remercier. Et je dois beaucoup de remerciements à beaucoup de personnes. Tout d’abord à l’équipe Balmain. Je me souviendrai toujours de vos impressionnants efforts, tout le monde s'est uni et a travaillé d'autant plus dur pour compenser nos pertes. Vous étiez déjà épuisé, mais vous avez trouvé la force nécessaire pour faire en sorte qu'un vol n'affectera pas notre show. Aujourd’hui, encore plus qu’avant, je suis rempli d’admiration pour vos talents et de gratitude pour votre esprit extraordinaire. Merci. »

« Un système qui ne tolère aucune erreur »

Pour décrire la situation à laquelle les équipes de la marque ont dû faire face, le média 1 Granary, plateforme dédiée à l'éducation dans le secteur de la mode, écrit sur son compte Instagram : « On peut y voir une équipe de personnes qui travaillent ensemble au nom de leurs créations, ou une équipe de gens qui doivent se dépasser au nom d'un système qui ne tolère aucune erreur. »

Ce point de vue fait écho au livre « Le plus beau métier du monde » (éd. La Découverte), dans lequel l’auteure, Giulia Mensitieri, met en lumière « la réalité du travail à l'œuvre derrière la façade glamour de la mode ». L’ouvrage aborde « les dynamiques d'exploitation et d'autoexploitation ainsi que le prestige social liés au fait de travailler dans un milieu désirable. »

Du côté de la presse générale, les retombées post-show Balmain sont positives, on applaudit le travail accompli. Vogue note que « c'est un véritable show que nous a livré Olivier Rousteing », BFM TV parle de « parfait exemple de résilience », au Huffingtonpost on indique que « Olivier Rousteing fait sensation », tandis que L’Officiel écrit « Rien ne pouvait arrêter le designer Olivier Rousteing ».

Backstage Balmain SS24. Credits: Lauchmetrics Spotlight.
Backstage Balmain SS24. Credits: Lauchmetrics Spotlight.
Olivier Rousteing, show Balmain SS24. Credits: Lauchmetrics Spotlight.
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