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Des Pyrénées à Michelle Obama, l'American dream de la créatrice Sophie Théallet

By AFP

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Formée à Paris par les couturiers Jean-Paul Gaultier et Azzedine Alaïa, Sophie Théallet, créatrice du sud-ouest de la France, brille depuis presque une décennie en Amérique et habille Michelle Obama. Son prochain défi: conquérir sa terre natale.

La Française de 51 ans rayonnait cette semaine sur un podium de la Fashion Week de New-York, entourée de deux mannequins revêtus d'étincelants fourreaux aux reflets d'or. Sa collection automne-hiver 2015, qui célèbre avec finesse le charme de la vie bohémienne, a visiblement conquis son public. Qu'importe que l'une des modèles à son bras ait terminé le bal quelques minutes auparavant en trébuchant, gênée peut-être par ses talons ou sa robe longue. "Je (lui ai dis) mais tu es belle, tu t'en fous!", les plus grandes "comme Naomi (Campbell, NDLR) sont tombées, ce n'est pas grave", raconte la styliste à l'AFP. Pour ses proches, c'est tout elle. Une "originale" avec une personnalité certes forte mais aussi "beaucoup de coeur", confie son mari, Steve Francoeur, un ancien mannequin québecois de 41 ans désormais à la tête de la maison Théallet, dont elle est directrice artistique.

Née dans les montagnes de Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées), Sophie Théallet a 18 ans lorsqu'elle arrive à Paris pour intégrer au début des années 1980 le Studio Berçot, une école de mode. Repérée par le déjà très influent Jean-Paul Gaultier, elle apprend chez lui à donner libre court à sa fantaisie, "à jouer avec les couleurs". Mais c'est avec le maître franco-tunisien Azzedine Alaïa que Mme Théallet dit avoir "tout appris". Le créateur, qui sait sublimer comme nul autre les courbes féminines par la précision de ses coupes lui apprend "la rigueur et la couture", confie-t-elle, l'oeil brillant. Cet attachement à la richesse artisanale de la mode, à la finesse d'exécution d'un patron et à l'art du détail, lui a valu un bel accueil aux Etats-Unis, où elle est installée depuis 15 ans.

Un "American dream" qui commence avec Michelle Obama

Le rêve américain commence vraiment il y a quelques années pour la styliste, lorsque ses créations féminines et gaies, destinées à habiller une femme élégante en perpétuel mouvement, attirent en 2009 l'oeil de Michelle Obama, première dame américaine et nouvelle icône mondiale de la mode. Sophie Théallet n'a alors lancé sa marqué que depuis deux ans, et travaille encore avec son mari depuis chez elle à Brooklyn. "J'étais chez moi, je n'avais pas encore d'atelier, (...) j'étais un peu déprimée", se rappelle-t-elle. Surfant sur internet, "je me suis dit +voyons ce que Madame Obama porte aujourd'hui. Et bam! Elle était habillée en Sophie Théallet. Une robe noire toute simple en coton avec des bandes de couleur... C'était magnifique". Consacrée par la première dame, qui a propulsé en première page des magazines les créations d'autres New-Yorkais comme Jason Wu, Prabal Gurung, Narciso Rodriguez, Reed Krakooff ou Naeem Khan, la Française se voit ouvrir, outre les portes de la Maison Blanche -- où elle est invitée -- celles des salons de la haute-société américaine.

Elle est lauréate en novembre 2009 du prix de l'Association des créateurs américains (CFDA) et du magazine américain Vogue, l'une des récompenses les plus prestigieuses dans la mode aux Etats-Unis. Les stars affluent et avec elles une importante clientèle fortunée. "Elle vous fait sentir si féminine, un peu rock star et un peu d'un autre temps", saluait mardi soir Kelly Rutherford, actrice américaine connue pour son rôle dans la série Gossip Girl, à l'issue du défilé. "La plupart des créateurs veulent que l'on ressemble à une poupée. Sophie, elle, fait ressortir votre personnalité, votre force", abondait Rula Jebreal, journaliste et écrivaine italo-palestinienne.

Les créations Sophie Théallet se vendent désormais dans une dizaine de pays, aux Etats-Unis surtout et au Canada, en Australie, en Russie et au Moyen-Orient. Mais pas encore en France. "On aimerait la voir arriver en France un jour peut-être", a aussi salué Cécilia Attias, l'ex-épouse de l'ancien président français Nicolas Sarkozy, qui découvrait cette semaine son style "absolument ravissant, très joli, très original, tout en restant classique". La couturière compte d'ailleurs sur la Semaine de la Mode à Paris en mars "pour ouvrir le marché". Parce qu'être reconnue et vendue sur sa terre natale, "ce serait cool... Ce serait normal". (AFP)

Sophie Theallet