Esmod met en lumière la fibre d’Alpaga

Plus légère, plus chaude, plus résistante, plus confortable que la laine de mouton, la fibre d’alpaga provient d’un animal très doux, dans tous les sens du terme, originaire de la cordillère des Andes : un cousin du lama. C’est un animal de troupeau, patûreur (il faut idéalement installer entre 8 et 10 animaux sur une surface d’un hectare), qui produit une fibre à la fois très fine et creuse, ce qui lui confère un immense pouvoir isolant permettant de s’adapter aux changements de températures extrêmes : ce n’est pas sans raison si la Nasa a choisi cette fibre miraculeuse pour habiller ses astronautes au début de la conquête spatiale. En somme, une laine exceptionnelle, l’une des plus belles au monde.

C’est en tout cas le message que l’on retient après la présentation, mardi 8 juin dernier, au sein de l’école Esmod Paris, des créations conçues par 21 étudiants dans le cadre d’un concours Alpaca Awards initié par Promperu. Les étudiants provenaient de toute la France, puisque l’école dispose d’établissements à la fois à Lyon, à Rennes, à Roubaix ou encore à Bordeaux. Promperu qui est l’agence de promotion des exportations du Pérou en France avait choisi Esmod pour mettre en avant le label Alpaca del Perù auprès des jeunes designers en herbe.

Il s’agissant, dans le cadre du Bicentenaire de l’indépendance du Pérou, de faire découvrir ou redécouvrir cette fibre qui fait la fierté de l’industrie textile péruvienne mais aussi de la valoriser à travers des collections modernes et originales. Pendant 4 mois, les étudiants sélectionnés, tous niveaux confondus ont travaillé seuls ou en groupe sur des pièces qui leur ont permis de s’initier aux techniques du tricot à la main ou à la machine. Un jury de professionnels a récompensé les qualités techniques et artistiques de cinq élèves.

Manon Coiffard, élève de 1ere année à Esmod Bordeaux a remporté le premier prix : un stage, tous frais payés, dans une entreprise de mode péruvienne de la région de Cusco. Elle était suivie sur le podium par Louise Le Loch, en 1ere année à Esmod Rennes qui a obtenu un stage dans une entreprise de mode péruvienne de la région d’Arequipa. Lou Grandpré et Elanor Le Blanc, en 2eme année à Esmod Paris remportaient quant à elle, pour le 3eme pric, un stage dans une entreprise de mode péruvienne de la région de Junin. Les deux autres lauréats étaient Nora Garcia et Juan Franco Quiliche Calderon, respectivement en Formation intensive à Esmod Rennes et en 2eme année à Esmod Paris.

Une industrie mise au défi

Les 75 kilos de fibre d’alpaga avec lesquels les étudiants ont pu prodiguer leur vision étaient fournis par les filateurs péruviens Incatops, Itessa et Michell. Un cadeau de prix : la laine d’alpaga pousse en continu à raison d’un centimètre par mois. Il faut donc la tondre une fois par an à la belle saison : chaque animal produit par an 2,5 kilos de laine. Une rareté d’autant plus précieuse qu’elle est aujourd’hui soumise à de nouveaux défis dans le monde en raison du réchauffement climatique. Même l’Altiplano qui, au cœur de la cordillère des Andes, est la plus haute région habitée du monde après le plateau tibétain, a vu son environnement se modifier ses dernières années. Ces hausses de température expliquent également pourquoi la laine produite en France par les élevages d’Alpaga est de moins bonne qualité que celle produite au Pérou.

Crédit photo : Esmod