Fashion carrière : comment devenir Social Media Content Creator chez Asos

Le rôle des médias sociaux dans la mode ne peut plus être ignoré, il est aujourd’hui devenu le moyen préféré des consommateurs de communiquer avec leurs marques préférées. Selon les experts du secteur, une bonne stratégie de médias sociaux et digitaux ciblée peut renforcer et fidéliser la marque. Être visible sur les plateformes digitales permet aux marques de réagir plus rapidement et de cibler plus précisément leur campagne vers le public qu’elles souhaitent toucher.

Le détaillant en ligne Asos a toujours accordé une grande importance à l'engagement sur ses réseaux sociaux, en particulier via Instagram. FashionUnited a récemment interviewé par mail Titi Finlay, la créatrice de contenu des réseaux sociaux chez Asos (son tutoriel de sneaker est le plus vu sur l'IGTV de l’entreprise). Elle nous a raconté le passage de son difficle statut d'étudiante en art à Londres, à celui d’une « Media Social Creator » en voyage à Dubaï pour une marque de luxe.

A quoi ressemble une journée de travail pour une créatrice de contenu social media chez Asos ?

Généralement, le matin, je reçois des e-mails, puis notre équipe commence la journée par une réunion sur les événements actuels, afin que nous puissions créer du contenu en temps opportun et échanger des idées. Dans l'après-midi, je shoot et tourne généralement du contenu (principalement des photos de baskets) ou je briefe des influenceurs/designers pour créer des trucs pour nos réseaux sociaux. Il y a aussi beaucoup d'administrateurs impliqués, donc tout n’est pas créatif. Les soirs, j'essaie de ne pas utiliser mon téléphone, sauf si je participe à un événement de marque, car travailler sur les réseaux sociaux peut être très mauvais sur le plan de la santé mentale, mais il arrive que je doive parfois publier des histoires ou du contenu Instagram en dehors des heures de travail, cela fait partie du job !

Vous avez récemment créé un tutoriel sur les baskets qui a généré plus de 1,2 million d'engagements en 24 heures, ce qui en fait la vidéo IGTV la plus vue sur Instagram d'Asos. Comment avez-vous trouvé cette idée ?

En fait, à l’origine je n'avais pas pensé ce contenu pour Asos, je l'ai juste fait en week-end pour le plaisir car c'est quelque chose que je pensais faire depuis un moment. Quand mon patron a vu à quel point la vidéo marchait bien sur ma propre chaîne, nous avons décidé de la republier sur Asos et le nombre de vues s’est envolé ! Je pense que cela montre qu'un contenu vraiment organique, réfléchi et satisfaisant fait toujours mieux. Lorsque vous êtes passionné par ce que vous avez créé plutôt que de simplement chercher à faire du contenu pour le volume, cela marche toujours.

Qu'aimez-vous le plus dans votre travail ?

J'adore le fait de pouvoir être créatif et d’avoir beaucoup d'opportunités incroyables. Parmi les moments mémorables il y a eu la rencontre avec certains de mes héros comme Pharrell, Jeff Staple et Mike Cherman et aussi le voyage à Dubaï avec le festival Puma for Sole DXB. C’est formidable que chaque jour soit différent, en tant que personne créative cela stimule vraiment mon esprit ! J'aime aussi que toute idée que j'ai puisse être concrétisée très rapidement, avec un budget et des ressources pour y arriver.

Vous avez fait un stage pour Harper's Bazaar, le Sunday Times, pour l'influenceuse et journaliste de mode Katherine Ormerod et avez repensé la marque The Braid Bar pour la directrice artistique Willa Burton. Comment toutes ces opportunités incroyables se sont-elles présentées à vous ?

Il y a quelques années, je travaillais dans les restaurants et je me sentais perdue quant à la direction à donner à mon avenir. J'ai toujours voulu travailler dans la mode, mais je n'avais aucune expérience. Un jour, j'ai touché le fond et j'ai décidé que j'allais y aller, je n'avais rien à perdre. En fait, j'ai simplement envoyé un courriel à Katherine et Willa, leur demandant si je pouvais faire un stage gratuitement pour apprendre d'elles.

C'était vraiment difficile car je n'avais pas d'argent et je devais cumuler les jobs pour pouvoir payer mon loyer tout en faisant mon stage, mais cela a payé car j'ai ensuite été recommandé pour des stages dans des magazines par Katherine. Ensuite ça a été l’effet boule de neige. Je ne suis pas née avec de l’argent ou des relations, j’ai donc décider d’y arriver par moi-même - ce que beaucoup de gens n’ont pas le courage de faire  !

Avez-vous toujours voulu travailler dans l'industrie de la mode et qu'avez-vous étudié ?

Dès que j'ai quitté l'université, je savais que je voulais travailler dans un secteur lié à la mode ou avoir un rôle créatif, mais avant cela, je voulais juste être une artiste célèbre. J'ai étudié les beaux-arts et je peins, je voulais faire une activité artistique pour gagner ma vie mais la réalité est que c'est super difficile. Maintenant que ma carrière est plus établie, je suis retournée à la peinture dans mon temps libre et ça me fait du bien !

Quels conseils donneriez-vous à votre moi-étudiante ?

Le conseil que je donnerais à mon moi plus jeune est : n'écoute personne, sauf ta propre intuition. Lorsque je me débattais pendant mes stages, que j'allais au centre pour l'emploi et que j'essayais de survivre à Londres, beaucoup de gens m'ont dit que mes objectifs n'étaient pas réalistes et me conseillaient d’« essayer de devenir enseignant » - c'étaient des personnes proches qui m'aimaient et voulaient le meilleur pour moi. Le problème est que beaucoup de gens sont conditionnés par l'idée que les grands rêves sont « irréalistes » et irréalisables, ils ne comprennent donc pas que vous pouvez réellement vous battre pour eux et que, si vous n'abandonnez pas, vous pouvez y arriverer !

Quel est votre pièce de mode préférée ?

Une paire de baskets blanches épaisses - probablement mes Acne Manhattans ou une classique Nike Air Force 1 !

Cet article a initialement été écrit pour FashionUnited.com. Il a été traduit et édité en français par Julia Garel.

Crédit : courtesy of Titi Finlay