Fashion Week haute couture : le Brésil rêvé de Stéphane Rolland

Paris - Volumes graphiques en blanc, mosaïques de l'Amazonie, "l'or des conquistadors" : à travers ses robes haute couture, le Français Stéphane Rolland a livré mardi une image de son Brésil rêvé.

"Cette collection est dédiée au Brésil, cela fait longtemps que je voulais faire un défilé sur le Brésil", a déclaré à l'AFP le couturier, qui s'y rendait régulièrement avant le Covid. Le point de départ et le support de cette collection est le film franco-italo-brésilien de Marcel Camus "Orfeu negro" (1959), Palme d'Or à Cannes et Oscar du meilleur film international qui retrace le mythe d'Orphée et Eurydice façon brésilienne.

Les robes blanches longues et courtes rendent hommage au modernisme brésilien dans l'esprit de l'architecte Oscar Niemeyer, dont le couturier extrait la rondeur généreuse. Un demi-poncho en voile blanc irisé est paré d'une sculpture d'épaule, tel un marbre et sa stèle. Les robes colonnes en gazar blanc ont des réminiscences du palais de l'Aurore à Brasilia. Les pierres du Brésil ornent le corps en grappes abondantes pour rompre l'épure des robes.

Immersion en Amazonie pour déifier la femme : les robes totems en jersey sont brodées de symboles sculptés en 3D ou laqués, capturant la lumière et accessoirisées avec des manchettes et bagues d'ébène géantes ou boucles d'oreilles en longues tiges. La dernière partie de la collection en tissus dorés et argentés est "dans la richesse et dans l'opulence, on entre dans le baroque", souligne le couturier.

La robe de mariée, telle une somptueuse sculpture maya recouverte de feuilles d'or, en est le paroxysme. "A travers ce voyage, de la bossa nova aux prières, de l'épure à l'abondance, Stéphane Rolland rassemble les extrêmes pour créer un nouvel équilibre", selon la note du défilé, qui s'est déroulé au théâtre national du Chaillot. (AFP)