Ferragamo table sur la poursuite de la croissance de sa rentabilité

Le patron de Salvatore Ferragamo, Michele Norsa, a souligné dimanche que son groupe tablait sur une poursuite de la hausse de sa profitabilité cette année, sans faire de prévisions en termes de volume, en raison de l'instabilité du marché des changes et du contexte politique.

Le premier trimestre a été marqué par "une croissance de la profitabilité. J'espère que nous pourrons continuer sur cette tendance annoncée il y a de nombreux mois", a déclaré M. Norsa à quelques journalistes, en marge d'un défilé de la maison italienne, à l'occasion de la Fashion Week à Milan. Le groupe a enregistré au premier trimestre une hausse de 6,3 pour cent de son bénéfice net, mais un recul de 1,8 pour cent de son chiffre d'affaires, affecté notamment par des ventes en berne en Asie.

"La deuxième partie de l'année, en comparaison avec l'année passée, sera plus facile, on peut imaginer que le contexte sera plus favorable", a-t-il dit, tout en soulignant "la volatilité sur le marché des changes" "avec une imprévisibilité du mouvement du yen" notamment. Pour cette raison, de même qu'à cause du contexte politique, l'évolution des volumes est "très difficile à prévoir" et le groupe ne donne pas d'objectif, a-t-il dit.

Concernant la Chine, "elle a donné ces dernières semaines des signes plus positifs". "Si la Chine continue à croître aux environs de 6,5-6,7 pour cent elle représentera un grand potentiel, même si à court terme, il y a des préoccupations, comme avec les élections à Hong Kong en 2017", a-t-il noté. Concernant le risque du Brexit, M. Norsa a indiqué que "le marché anglais représentait moins de 2 pour cent (des revenus du groupe), c'est plus petit pour nous que le Mexique, nous ne pensons pas que cela puisse avec des répercussions significatives".

M. Norsa, qui doit quitter Ferragamo en août après dix ans à sa tête, a souligné que ce dernier défilé en tant que directeur général était "un moment important". "Je le vis avec un peu de nostalgie à venir mais aussi avec un grand plaisir", "comme si c'était le premier jour", a-t-il noté. "Je suis resté dix ans (à la tête de la maison) avec un parcours magnifique, durant lequel a été créée de la valeur pour l'entreprise, mais aussi des emplois", et ce avec le soutien des actionnaires, a-t-il noté. Il doit être remplacé par Eraldo Poletto, l'ancien patron du maroquinier italien Furla.

Alors que le groupe a annoncé en mars le départ également de son directeur de la création Massimiliano Giornetti, M. Norsa n'a pas précisé quand serait nommé son successeur. Ferragamo a aujourd'hui "une équipe très jeune qui présente un défilé très jeune" et a évoqué l'arrivée de nouveaux talents dans les prochains mois.

"La chose la plus importante est de maintenir un haut niveau de créativité à l'intérieur de l'entreprise", a-t-il ajouté, en soulignant que "ce n'était probablement plus le temps de grands leaders, mais des équipes". Et tandis que le monde de la mode se tourne de plus en plus vers le "see now, buy now", avec la possibilité d'acheter dès la fin de défilés, il a estimé que pour le luxe Made in Italy il était "impossible d'imaginer qu'un produit puisse naître et être réalisé en quelques jours, en quelques semaines", et que ce serait "dangereux". (AFP)

Photo: Salvatore Ferragamo