• Home
  • Actualite
  • Mode
  • Freitag se met aux vêtements biodégradables avec F-abric

Freitag se met aux vêtements biodégradables avec F-abric

By Céline Vautard

loading...

Scroll down to read more

Mode

Pré-lancée en novembre 2014, la ligne de vêtements biodégradables de la marque Freitag fait son entrée officielle dans plusieurs boutiques à travers le monde dont Centre Commercial (fondée par les créateurs de la marque Veja) à Paris. Rencontre sur place avec l’un des co-fondateurs : Daniel Freitag.

Par Céline Vautard

Que représente F-abric, est-ce un nouveau challenge ou bien le début d’un véritable lifestyle ?

Disons que nous opérons une diversification. Nous sommes une marque de sacs et nous sommes connus pour ça depuis 22 ans maintenant. Pour autant, nous inscrire sur un nouveau segment, c’est bien sûr un nouveau challenge. C’est quelque chose de très excitant mais nous prenons aussi notre temps. Il nous a fallut 5 ans pour aboutir ce projet. Nous avons d’abord commencé par le déroulement de la chaîne textile pour mieux la comprendre. Ensuite, notre particularité c’est que nous sommes indépendants. C’est notre décision, à mon frère Markus et moi, d’investir sur un nouveau marché. Tout cela se fait sans pression et sans idée précise du retour sur investissement car il n’y a personne derrière pour nous presser. Même si au final, nous espérons le même succès qu’avec nos sacs ! Pour l’instant, nous parlons de « niche » concernant ce développement, mais c’est aussi clairement un lifestyle qui est en train de prendre forme. Nous verrons bien par la suite où cette notion de développement durable va nous mener.

Expliquez-nous pourquoi le projet a nécessité 5 ans ?

Tout simplement car la réflexion a été longue et que nous avons cherché les bons partenaires. Nous avons ainsi écarté le coton dès le début pour des raisons écologiques et avons privilégié le lin associé au chanvre et au Modal. Des matières qui proviennent d‘Europe et que nous avons tenu à tisser et à assembler sur le continent dans un rayon de 2.500 kilomètres maximum autour de Zürich (où se trouve le siège de Freitag) afin de réduire les étapes de transport et de diminuer ainsi la pollution. Dans le détail, le lin vient de Normandie (France), le tissage de la fibre se fait en Lombardie (Italie) et enfin les pièces sont fabriquées et assemblées à Szczecin (Pologne).

Pourquoi ne pas avoir plutôt cherché à utiliser des textiles recyclés ?

Nous avons préféré travailler une matière biodégradable car nous avons le sentiment que cela aura peut-être plus d’impact chez le consommateur. C’est aussi un choix personnel, nous trouvons cela super. Tout cela a du sens et est à la base de notre marque. Mais notre réflexion était d’avoir le meilleur concept pour faire le meilleur produit qui soit. Aussi, concernant le textile, il nous a semblé que proposer des produits biodégradables avait plus de sens car, au final, ils ne viennent pas perturber l’environnement. Vous posez votre pantalon sur le compost et il se transforme en terreau donnant une nouvelle matière première. Le cycle de la nature suit son cours. C’est aussi un clin d’œil à notre famille qui nous a appris à composter nos déchets !

Qu’en est-il du style ?

Il est intemporel, nous proposons des basiques qui peuvent se porter été comme hiver. Pour l’instant, nous ne parlons pas encore d’une collection mais seulement de pièces (tee-shirts à manches courtes et longues, pantalons, une robe, un sac). F-abric devrait prendre de l’ampleur au fil du temps. Pour le moment nous déclinons 3 matières : le Broken Twill (81% lin, 19 % chanvre), le Jersey (75 % Modal, 15 % lin, 10 % chanvre) et le Herringbone (51 % Modal, 49 % lin) qui possèdent de nombreux atouts. Elles sont résistantes, thermorégulatrices, absorbantes et aussi antibactériennes (luttent contre les odeurs). Nous en ajouterons peut-être d’autres, mais cela restera toujours une petite collection.

De quelle façon F-abric va t-elle prendre place dans les boutiques Freitag et chez vos revendeurs ?

Cela dépend des endroits. Certaines boutiques peuvent vendre nos sacs et notre prêt-à-porter. Mais nous nous adressons autant à des boutiques de mode que de design. Notre démarche n’est pas d’être partout mais de choisir les bons points de vente dans le monde à l’image de Centre Commercial à Paris. Nous privilégions aussi des boutiques qui ont la même philosophie que nous. Cela doit matcher ! Ainsi, la collection est déjà diffusée chez Société Anonyme à Florence, Eral 55 à Milan, Six and Sons à Amsterdam, Magazin à Munich et à Stuttgart ou encore IN Namba Parks à Osaka. Nous voulons rester cohérents avec la stratégie de Freitag tout en privilégiant des boutiques « images ». Concernant nos propres points de ventes, il nous faut revoir certains de nos espaces pour y faire cohabiter sacs et prêt-à-porter et surtout installer une cabine d’essayage !

Pour finir, quel est votre chiffre d’affaires, quels sont vos prochains développements ?

Nous ne communiquons pas de chiffre, mais nous jouons aussi sur cela. Nous employons 150 personnes au total, cela vous donne une certaine idée de notre activité. Par contre, je peux vous dire que nous fabriquons 400.000 pièces par an (sacs et petits accessoires). En outre, nous comptons 10 boutiques en propre et une onzième au sein de notre siège social. Nous sommes présents chez environ 450 à 500 revendeurs à travers le monde entier. Notre premier marché est bien sûr la Suisse, Freitag est même un peu devenue la marque souvenir des touristes ! Suivent l’Italie, l’Allemagne et le Japon. La Corée est aussi un petit marché qui monte. Quant à l’Asie et à la Thaïlande ce sont des marchés où nous sommes en pleine croissance. Je ne peux pas vous dire où nous allons ouvrir notre prochaine boutique mais comme à notre habitude, il faut qu’il y ait sur place l’engouement nécessaire pour Freitag et le bon emplacement surtout !

PHOTOS :
-Pantalon F-abric sur le compost Freitag installé sur le toit du siège. ©Oliver Nanzig

-Daniel (à gauche) et Markus Freitag dans un champ de lin en Normandie. ©Lukas Wassmann
-Collection F-abric.

Daniel Freitag