Gas Bijoux : success story d’une famille marseillaise
loading...
La marque de bijoux fantaisie, toujours basée à Marseille, poursuit son développement aux Etats-Unis et en Asie. Retour sur une saga familiale.
C’est sur les hauteurs de Marseille, dans le quartier du Roucas Blanc (7ème arrondissement), que Gas a son fief. C’est ici qu’André Gas a lancé la maison du même nom il y a 45 ans. Dans les années 70, ses créations très « hippie chic » plaisent aux femmes qui viennent bronzer sur les plages de la Côte d’Azur, celles de Tahiti, du Club 55 ou de la Voile rouge. C’est d’ailleurs à Saint-Tropez qu’il ouvrira sa première boutique en 1971 et qui reste encore aujourd’hui le flagship de la marque.
Renforcement sur l’international
Depuis, Gas Bijoux s’est bien agrandie et compte 10 boutiques en propre et plus de 300 revendeurs à travers le monde. Depuis peu, il y a Coin à Rome et Venise, Takashimaya à Tokyo et Osaka. « Nous venons aussi de recruter de nouveaux commerciaux aux Etats-Unis qui nous ont permis d’ouvrir dans des enseignes de luxe comme Bergdorf Goodman à New-York et Neiman Marcus à Los Angeles ainsi que dans des boutiques multimarques comme Intermix, explique Olivier Gas, le fils, PDG de Gas. Notre futur développement se fait actuellement sur l’Asie comme à Séoul où nous avons ouvert au sein de Corso Como ». En France, le prochain grand projet concerne Cagnes-sur-Mer et son nouveau complexe shopping Polygone Riviera, très attendu, où une boutique en propre s’apprête à être inaugurée.
« D’ici deux à trois ans, nous souhaitons équilibrer notre chiffre d’affaires à 50/50 entre la France et l’international, souligne Olivier Gas. Celui-ci se monté à 10 millions d’euros en 2014 dont 80 pour cent pour la France et nous connaissons une augmentation de 5 pour cent par an ». En parallèle, Gas Bijoux s’essaie également au travel retail en investissant l’aéroport de Nice-Côte d’Azur et devrait dupliquer l’expérience à Dubaï.
Classée Entreprise du Patrimoine Vivant
Malgré ce déploiement Gas Bijoux a gardé sa production à Marseille où elle emploie une soixantaine de personnes et c’est Marie Gas, la fille, qui s’occupe de la direction artistique. « Pour autant, notre père vit toujours ici à côté de l’atelier et tient encore à tout valider », confie Olivier Gas. Il faut environ une dizaine d’étapes pour fabriquer chaque bijou et la patience d’artisans, le tout complété par des techniques variées comme le travail de la plume, l’émaillage à froid, l’assemblage à la main, le sertissage, le tissage, le polissage… Un savoir-faire qui vaut à l’entreprise d’être classée Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV) depuis 2011.
Malgré le rythme qui s’est accéléré peu de choses ont donc changé sur place. Pour la logistique, c’est autre chose. « Avant les clients venaient directement au showroom, maintenant avec l’export nous avons développé Internet, poursuit Olivier Gas. De même auparavant, quand les stocks s’épuisaient pour un article, c’était tout, maintenant nous réalisons des réassorts à la demande, voilà nos nouvelles contraintes ».
Gas Bijoux reconnaît que la ville de Marseille reste un atout pour son travail. « Ici, c’est un vrai vivier de façonniers et de fabricants. Il y a une vraie culture du bijou, poursuit le dirigeant. Sans compter nos valeurs : la famille, le soleil et le savoir-faire, c’est ce qui fait notre recette et séduit tant le marché étranger. Sur un secteur du bijou en crise, nous avons la chance de bien fonctionner ».
Photos: Gas Bijoux collection A/H 2015 – Portrait de la famille : Marie Gas, directrice artistique d'une partie des collections, Entre Olivier Gas (son frère) pdg de Gas Bijoux et André Gas (son père), fondateur et créateur de Gas Bijoux – Intérieur de la boutique de New York qui vient d'être refaite dans un esprit « chic solaire ».